Pour la première fois de son histoire, la Guinée a accueilli les Championnats d’Afrique de Sambo, réunissant près d’une vingtaine de nations. Un mois après la tenue de cet événement majeur, Amadou Sadigou Bah, le président de la Fédération guinéenne de sambo est revenu ce lundi au micro de guinee7.com sur l’organisation, les résultats obtenus, les ambitions futures et les défis qui restent à relever.
Du 23 au 26 mai, la Guinée a accueilli les championnats d’Afrique de Sambo. 19 pays ont pris part au tournoi. Quel bilan tirez-vous de cet événement ?
C’est un bilan globalement très positif. C’est la première fois que la Guinée organise un championnat d’Afrique, toutes disciplines confondues. Le Sambo a donc eu l’honneur et le privilège d’ouvrir la voie, et nous avons relevé le défi. Vous avez vu par vous-même : plus de 20 pays étaient présents, 19 ont effectivement participé à la compétition, et d’autres sont arrivés en retard. Sur tous les plans, l’organisation a été un succès.
Je tiens à remercier le ministère de la Jeunesse et des Sports, le Comité olympique, le président de la Confédération africaine de sambo, ainsi que le docteur Dalil Skali, qui a fait confiance à la Guinée en nous confiant l’organisation de ce championnat. Nos équipements sont arrivés, tout s’est déroulé dans de bonnes conditions.
Quel était l’objectif principal en organisant cette compétition ?
L’objectif principal, c’était d’abord de devenir champion d’Afrique. Quand on organise un événement d’une telle envergure, on ne le fait pas pour perdre. Nous voulions aussi valoriser l’image de la Guinée, renforcer notre « branding » à travers le sport. Le sambo nous permet de réunir plusieurs nations autour de valeurs communes, et c’est aussi un moyen de préparer nos athlètes aux prochaines échéances internationales. Et je peux dire que tout s’est déroulé dans les meilleures conditions.
Même si la Guinée n’a pas remporté le titre de champion d’Afrique, César Foromo a décroché une médaille d’or en Sambo Beach. N’est-ce pas une grande satisfaction ?
Absolument. César Foromo a livré un très beau combat. Il aurait pu être champion d’Afrique en Sambo Combat, mais il lui a manqué un peu d’expérience dans cette catégorie. En Égypte, en 2024, je l’avais vu perdre en finale, et je lui avais dit qu’il deviendrait un futur champion. Ce n’est donc pas une surprise. La Guinée a terminé cinquième sur l’ensemble des compétitions. À Sambo Beach, nous avons brillamment occupé la première place grâce à Foromo César Lama, qui a décroché l’unique médaille d’or pour la République.
Ce qui me réjouit aussi, c’est l’augmentation du nombre de pratiquants. Il y a de plus en plus de jeunes, filles et garçons, qui s’engagent à défendre les couleurs de la patrie. C’est un signe encourageant pour l’avenir.
Et maintenant, quelle est la suite pour les Sambistes guinéens ?
La suite, c’est de continuer à travailler sans relâche pour promouvoir et vulgariser le sambo à travers le pays. Organiser un championnat d’Afrique, ce n’est pas une fin en soi. Nous avons une vision à long terme : faire du sambo une discipline populaire et accessible.
Nous avons commencé à nous déployer à l’intérieur du pays pour faire connaître ce sport. Notre devise est : « Tous pour le Sambo, le Sambo pour tous ». Nous voulons que le sambo devienne une occupation saine pour la jeunesse guinéenne, qu’il soit pratiqué dans les écoles, par les forces de défense et de sécurité, et qu’il fasse partie intégrante du quotidien.
Pour la première fois, un Premier ministre a assisté à une compétition sportive nationale. Quel sentiment cela vous a donné ?
C’est une immense satisfaction. Le Premier ministre connaît bien l’histoire du sambo en Guinée, il a suivi son évolution. Sa présence n’est pas anodine : elle montre l’importance qu’il accorde à la jeunesse, à la performance et à l’image de la Guinée à l’échelle africaine. Il est venu avec plusieurs membres du gouvernement, dont le ministre de la Jeunesse et des Sports, ainsi que le chef d’état-major de l’armée de terre. Cela prouve qu’il prend la promotion du sport très au sérieux. Il veut que la Guinée soit un exemple et un leader en Afrique.
Pour terminer, on parle de mécontentement concernant les primes. Que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?
Concernant les primes, il faut préciser qu’elles ne concernent pas seulement les athlètes, mais aussi les arbitres. À ce jour, la Fédération guinéenne de sambo n’a encore reçu aucune prime à distribuer, ni pour les arbitres, ni pour les athlètes. Nous avons fait de notre mieux en amont pour assurer leur hébergement et leur prise en charge pendant la compétition, mais les primes relèvent de l’État, plus précisément du ministère concerné.
Il est donc normal que certaines personnes expriment leur frustration, mais nous attendons encore les moyens nécessaires. Ce genre de situation arrive, surtout après un événement aussi médiatisé et réussi. Nous espérons que cela sera réglé dans les meilleurs délais.
Thierno Abdoul Barry pour Guinée7.com