Il y a des gens qui n’ont vraiment pas de chance avec la communication. Prenez Bernard Goumou. Il n’y a pas longtemps, son cortège en campagne référendaire se donnait en spectacle, embourbé dans la gadoue forestière. Les images, aussitôt relayées sur les réseaux, ont transformé ce qui devait être une preuve de courage et une démonstration de proximité avec le peuple en une publicité grandeur nature pour l’état catastrophique de nos routes. À croire que même la boue a choisi son camp : celui du Non.
Comme si cela ne suffisait pas, voilà qu’un sondage lui est attribué et circule en ligne, avec un résultat humiliant : le Non triomphant, bien devant le Oui. Un sondage qu’on ne retrouve plus sur sa page, effacé aussi vite qu’une erreur de calcul dans une salle d’examen. Mais trop tard : Les aigris ont capturé et l’ancien Premier ministre devient la risée des internautes. Quelle imprudence ! Quand on sait les efforts, l’argent et l’énergie que le pouvoir met pour faire flotter le drapeau vert du Oui, il fallait oser publier un tel boulet communicationnel.
Et pourtant, on se souvient qu’après la boue, on avait presque trouvé des excuses : ‘‘il veut sûrement bien faire’’, disions-nous, comme un élève appliqué mais maladroit. Sauf que, décidément, l’ancien premier ministre pratique une discipline rare : l’auto-sabotage communicationnel. Chaque initiative qui devait le rapprocher du peuple finit par rapprocher les électeurs… du Non.
On se demande si, à ce rythme, le pouvoir ne devrait pas le nommer stratège en chef du camp adverse. Parce que, franchement, entre routes impraticables exhibées au grand jour et sondages à contre-courant, il réussit l’impossible : donner de l’air à ceux qui disent Non… tout en prétendant faire campagne pour le Oui.
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com