Barcelone, 30 septembre 2025 – La République de Guinée a marqué sa présence à MondialCult 2025, la grande conférence mondiale de l’UNESCO sur les politiques culturelles, tenue cette année à Barcelone.
Représentant le chef de l’État, le général de corps d’armée Mamadi Doumbouya, le ministre de la Culture et de l’Artisanat, Moussa Moïse Sylla, a présenté la politique culturelle guinéenne à travers deux axes majeurs : « Culture et Éducation » et « Culture et Paix ».
Culture et éducation, socle du développement guinéen
Dans son allocution, le ministre a réaffirmé que la culture et l’éducation occupent une place centrale dans la stratégie de développement à long terme de la Guinée. Il a mis en lumière le programme Simandou 2040, qui prévoit de réinvestir une partie des revenus du plus grand projet minier du pays dans l’éducation et la culture, perçues comme des leviers incontournables de transformation socio-économique.
« L’éducation et la culture sont pour nous des priorités nationales, car elles constituent la base d’une société pacifique et prospère », a-t-il déclaré.
Moussa Moïse Sylla a également souligné l’importance des mécanismes d’enseignement endogènes, qui dépassent le cadre scolaire classique pour favoriser la transmission des savoirs, renforcer la cohésion sociale et prévenir les conflits.
La culture comme vecteur de paix
Le ministre a mis en avant la dimension pacificatrice de la culture, à travers des événements populaires comme les kermesses culturelles, perçues en Guinée comme des espaces de dialogue, de rencontre et de construction communautaire.
Il a également évoqué les mécanismes traditionnels de résolution des conflits, antérieurs aux normes internationales. Dans la région forestière, par exemple, des pactes communautaires historiques tels que Misadou (Beyla, XVIIᵉ siècle) et Mara (Kissidougou, XIXᵉ siècle) ont longtemps garanti la paix et la cohésion sociale.
À l’échelle régionale, il a cité des accords transfrontaliers comme les pactes de Gbèlèye et de Koindou, conclus entre communautés de Guinée, du Liberia, de Sierra Leone et de Côte d’Ivoire, et ayant joué un rôle crucial dans la prévention des conflits bien avant les indépendances.
Préserver les héritages endogènes pour construire la paix
Moussa Moïse Sylla a plaidé pour un recensement et une valorisation des héritages culturels endogènes, qu’il considère comme des outils concrets et efficaces de prévention des conflits en Afrique de l’Ouest.
« La paix ne se décrète pas, on ne l’a pas à la commande, non plus. Elle se construit à partir des réalités propres à chaque peuple », a-t-il conclu.
La Guinée, un acteur culturel engagé sur la scène internationale
À travers cette intervention remarquée, la Guinée a réaffirmé son engagement en faveur de la culture comme levier de paix et de développement. Elle a également mis en valeur la richesse de ses traditions et l’originalité de ses pratiques sociales.
Sa participation à MondialCult 2025 témoigne de sa volonté de contribuer activement aux débats mondiaux sur les politiques culturelles et de partager son expérience avec la communauté internationale.
Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com

