La 20ᵉ édition du Festival national des arts et de la culture (FENAC) a été officiellement lancée ce samedi 25 octobre à Conakry. L’événement, placé sous le leadership du ministre de la Culture et de l’Artisanat, Moussa Moïse Sylla, se tiendra du 5 au 7 décembre à Koundara, à 665 kilomètres de Conakry.
Avant les allocutions, plusieurs troupes folkloriques — Djely Deni Balaföla, Guinée Percussion, les Ballets de Matam et Baga Foté — ont offert un spectacle haut en couleurs, traduisant la richesse et la diversité du patrimoine culturel guinéen.

Le directeur général des Industries culturelles et créatives, Mamadou Adama Bilia Bah, a ouvert la série des interventions en saluant la dynamique de décentralisation du festival : « Cette délocalisation, qui est une première, s’inscrit dans la volonté du ministre de la Culture et de l’Artisanat de mettre en lumière le patrimoine culturel de notre ville profonde. Le FENAC, c’est ce festival qui célèbre l’excellence artistique et la vitalité créative qui se déploie au cœur de nos régions. »
Il a détaillé le contenu de la quinzaine artistique, annonçant la tenue de compétitions interrégionales dans plusieurs disciplines : « Nous aurons la danse patrimoniale, la percussion, le théâtre, le conte et la musique urbaine qui fait son entrée avec cette édition. Chacune de ces disciplines incarne une part de notre identité et une promesse d’innovation. »
Mamadou Adama Bilia Bah a également mis en avant le partenariat stratégique avec Expertise France, qui permettra de produire des contenus pour un musée virtuel et de sensibiliser contre la migration irrégulière : « En marge du festival, nous organisons une exposition du patrimoine afin de mettre en lumière la richesse des communautés locales minoritaires et de développer des formations en photographie et en artisanat pour documenter nos héritages. »

Prenant la parole à son tour, le ministre de la Culture et de l’Artisanat, Moussa Moïse Sylla, a livré un discours empreint d’émotion, rendant hommage à la vision du président de la République, le général Mamadi Doumbouya : « Le FENAC n’est pas un simple festival, il est une célébration de l’âme du réel. Un espace où battent ensemble le cœur de nos traditions et le souffle de notre modernité. Au FENAC, se rencontrent la mémoire de nos ancêtres et les rêves de notre jeunesse. »
Il a rappelé la volonté du gouvernement de faire de la culture un pilier de la refondation nationale, en valorisant le dialogue intergénérationnel : « Ici, les griots, les maîtres du balafon, les conteurs et les danseurs traditionnels croisent les musiciens modernes, les comédiens et les créateurs numériques. C’est ce va-et-vient fécond entre tradition et innovation qui fait du FENAC un véritable creuset d’unité nationale. »
Le ministre a insisté sur la valorisation des communautés locales : « Les communautés bassaries, badiarankés, koniaguis, fulakoundas et autres gardent l’authenticité de ce que nous sommes. Ils ont résisté à l’acculturation et à l’érosion culturelle. Ce sont eux les vrais gardiens de notre identité. »
En conclusion, Moussa Moïse Sylla a promis de faire de Koundara une vitrine culturelle nationale : « Le FENAC n’est pas seulement un festival, c’est un voyage de l’âme guinéenne. Nous y mettrons les moyens financiers, techniques et humains pour que Koundara soit vue sous un angle nouveau, plus lumineux. »

De son côté, Nicolas Huet, directeur pays d’Expertise France, a exprimé la fierté de son institution d’accompagner le ministère : « Au nom de l’ambassade de France en Guinée et en Sierra Leone, du Centre culturel franco-guinéen et d’Expertise France, je voudrais vous exprimer nos sincères félicitations pour le lancement de cette belle initiative et réaffirmer notre engagement à vos côtés. »
Il a évoqué le projet de musée virtuel et la numérisation du patrimoine guinéen : « Nous travaillons actuellement sur le recensement des œuvres du musée national, leur restauration et leur numérisation, tout en valorisant le patrimoine immatériel, les danses, les rythmes et les savoirs communautaires. »
Enfin, le préfet de Koundara, le colonel Abdourahame Keita, a exprimé toute la reconnaissance des populations locales : « Cette édition, qui se tiendra sous le leadership du ministre Moussa Moïse Sylla, a pour nous, filles et fils de Koundara, une signification toute particulière : celle d’une reconnaissance nationale pour un territoire qui œuvre sans relâche à la promotion de la culture et de la cohésion sociale. »
Le préfet a rassuré le ministre et les organisateurs de l’accueil chaleureux qui sera réservé à Koundara : « Monsieur le ministre, vous ne vous êtes pas trompé sur le choix de Koundara pour accueillir le FENAC. Vous serez reçus avec bienveillance et enthousiasme. »
Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com

