Le feuilleton judiciaire opposant l’ancien ministre Oyé Guilavogui à l’État guinéen connaît un nouvel épisode. Ce lundi 27 octobre 2025, la chambre de jugement de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) s’est brièvement penchée sur le dossier, avant de décider d’un nouveau renvoi au 10 novembre prochain.
À l’ouverture de l’audience, l’Agent judiciaire de l’État a sollicité un report afin que les différentes parties puissent consulter le rapport de l’Inspection générale d’État (IGE), désormais transmis à la Cour. La disponibilité de ce document, longtemps attendue, a été confirmée par le juge Yagouba Conté.
Ce rapport, qui couvre les exercices budgétaires 2020 et 2021 du ministère de l’Environnement, devrait éclairer les débats sur la gestion des fonds publics sous la direction d’Oyé Guilavogui. L’ancien ministre, rappelons-le, est absent du territoire national depuis novembre 2023, période à laquelle il s’était rendu en Tunisie pour des soins médicaux. Son avocat, également absent à cette audience, n’a donc pas pris part aux échanges.
Le dernier ajournement remontait au 12 mai 2025, déjà motivé par la nécessité pour la Cour d’obtenir le rapport d’audit de l’IGE. Avec sa transmission effective, les prochaines audiences devraient entrer dans le fond du dossier, à moins d’un nouveau contretemps.
L’ancien ministre des Postes et Télécommunications, puis de l’Environnement sous le régime d’Alpha Condé, est poursuivi pour détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux. Pour les montants de « 50 millions de dollars destinés à la relance de la SOTELGUI ; 300 millions de dollars pour le projet du backbone national ; 94 milliards de francs guinéens liés à l’exercice budgétaire 2020 du ministère de l’Environnement ; 17 milliards pour celui de 2021 ; et 10 milliards de francs guinéens destinés au projet de reboisement. »
Les chefs d’accusation retenus contre Oyé Guilavogui sont prévus et réprimés par les articles 499, 764 et 776 du Code pénal, ainsi que par les articles 7, 112 et 113 de la loi sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com

