Les discussions entre le gouvernement et l’intersyndicale réunie sous la coupole du CNDS ont été longues et particulièrement mouvementées. C’est aux environs de 00h30, dans la nuit du mardi au mercredi 26 novembre 2025, que les négociations se sont finalement achevées.
Selon les constats faits sur place, la partie syndicale est sortie sans grande entente. Si les raisons précises de la montée de tension ne sont pas encore connues, plusieurs responsables syndicaux ont échangé des propos virulents, notamment entre Aboubacar Soumah du SLECG et Michel Pépé Balamou du SNE, provoquant des disputes.
Il a fallu l’intervention de la sécurité du ministère de la Fonction publique pour mettre fin aux échauffourées et évacuer les protagonistes. Le calme est ensuite revenu.
Un compte-rendu dense après une journée “d’arrache-pied”
Au terme de la rencontre, Aboubacar Diesto Camara, responsable de la communication du Syndicat national de l’éducation, a présenté le bilan de la journée :
Un article sensible enfin tranché
« C’est une journée vraiment d’arrache-pied. Depuis 14 heures, nous étions dans les locaux de la fonction publique et à 15 heures, trois minutes, nous avons également démarré les travaux. Mais ce soir, il était question de parler d’un article qui était très sensible. Et cet article parle des grades et des échelons au niveau des trois départements de l’éducation.
Mais ce n’est qu’à partir de 0 heures que nous avons également obtenu une solution idoine par rapport à ce point-là », a expliqué M. Camara.
Le responsable syndical rappelle que le document sur la table comporte 119 articles : « il y a plusieurs articles au nombre de 119 mais les. Les articles 1, 2, 3, 4 et 5, c’est des parties littéraires. Maintenant, toutes les parties ou tous les articles qui sont en lien avec des bonifications commencent par l’article 6. Et au niveau de cet article-là, nous avons réussi à obtenir des grades pour les enseignants et aussi des échelons franchement qui constituent un ouf de soulagement. »
Primes et indemnités : de nouvelles discussions à venir
« Maintenant, Il y a des articles qui vont venir, notamment les primes et les indemnités. Je crois que dans les prochains jours, nous allons rentrer en détail par rapport à ça », a-t-il annoncé.
Sur d’autres aspects du statut, les avancées sont limitées : « mais avec les autres points, nous avons vu qu’il n’y a pas eu d’avancée majeure. Raison pour laquelle on a remis avec la doléance faite par la partie médiation, à vendredi prochain et mardi également pour que les autres points soient également débattus en long et en large. »
Appel au calme et mobilisation des enseignants
Dans son message à la base, Aboubacar Diesto Camara reconnaît les attentes fortes des enseignants : « aux enseignants de Guinée, nous comprenons réellement leurs préoccupations. Parce que le statut c’est plusieurs pages et chaque page a ses réalités et plus nous avançons plus nous découvrons de nouvelles réalités. Mais nous demandons aux enseignants de rester sereins car l’équipe de l’intersyndicale est mobilisée déterminée pour aller jusqu’au bout quel que soit ce qui va être obtenu, ils seront informés. »
Il rappelle également l’importance de la prochaine mobilisation : « raison pour laquelle nous avions également rendu la journée de ce mardi une journée décisive. Par conséquent, nous demandons à tous les enseignants que le jeudi de se retrouver massivement à la bourse de travail à Kaloum à partir de midi, 12 heures pour beaucoup plus de détails. Lorsque le compte-rendu sera fait, la base décidera de la conduite à tenir. »
“C’est inhérent à la vie des hommes” : relativiser les tensions
Revenant sur les disputes qui ont animé la soirée, le responsable syndical relativise : « ça c’est inhérent à la vie des hommes. Donc je crois que quand il y a des conflits, l’homme naît avec des conflits et l’homme vit des conflits. Donc je crois que ce sont des bisbilles, des malentendus, mais on a chacun de part et d’autre reconsidéré les positions. »
Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com
