À l’heure où la Guinée s’avance vers une nouvelle échéance électorale, une question fondamentale s’impose : comment permettre aux citoyens d’exercer pleinement leur souveraineté ?
La réponse tient en un mot : transparence. Et cette transparence commence par la mise à disposition, pour tous, des programmes de société des candidats sur le site officiel de la Direction Générale des Élections.
Nous en sommes à un stade du processus où cette publication ne devrait plus être un luxe, encore moins une faveur. Elle est un droit démocratique. Les Guinéens ne peuvent choisir librement que si l’information leur parvient dans toute sa clarté. Que proposent les candidats sur l’éducation, la santé, la justice, l’économie, la gouvernance locale ? Quelles visions portent-ils pour notre cohésion nationale et notre avenir commun ? Rien de cela ne doit demeurer dans les discours de meeting ou les déclarations éparses. Cela doit être écrit, consultable, vérifiable.
Rendre accessibles ces programmes, c’est aussi élever le débat politique. Cela oblige les prétendants à la magistrature suprême à présenter des engagements réalistes, chiffrés, assumés. Cela les confronte à la responsabilité, car un programme public devient un contrat moral avec la nation.
Dans un pays trop souvent marqué par la méfiance, les crises politiques répétées et les soupçons d’opacité, la transparence n’est pas un simple geste administratif : c’est un acte fort de réconciliation entre les institutions et le peuple. C’est un moyen d’éviter que l’élection ne soit confisquée par les rumeurs, le populisme ou les interprétations biaisées.
La publication immédiate des programmes de société sur le site de la DGE n’est pas seulement une exigence technique : c’est une étape clé vers des élections apaisées et crédibles.
C’est aussi un appel à la maturité politique, à l’exigence citoyenne et à la volonté collective de bâtir un avenir fondé sur la clarté plutôt que sur les conjectures.
Pour que chaque Guinéen puisse réellement être l’auteur de son choix, l’information doit être publique, accessible et complète.
La démocratie ne se résume pas au jour du vote ; elle commence par la transparence de ceux qui prétendent gouverner.
