Un incendie s’est déclaré dans la soirée de ce lundi 1er décembre dans un immeuble inachevé de cinq étages abritant l’école Elhadj Oumar Tall, au quartier Mafanco, dans la commune de Matam à Conakry. Si aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée, l’incident a provoqué une scène de panique parmi les élèves, coincés dans les étages supérieurs alors que la fumée envahissait les salles de classe.
Selon plusieurs témoignages recueillis sur place, l’incendie a rapidement créé un épais écran de fumée, rendant toute évacuation par les voies habituelles impossible. Face à l’urgence, des cordes ont été installées pour permettre aux enfants de descendre par l’extérieur du bâtiment.
Un parent d’élève devenu sauveteur
Parmi les premiers à intervenir, Bangaly Nabé, parent d’élève, raconte avoir immédiatement accouru après avoir été alerté.

Il dit avoir grimpé à mains nues pour participer au sauvetage des enfants : « j’étais à la maison quand on m’a appelé que l’incendie a pris l’école de ma fille. Je me suis précipité pour venir voir la situation. Dès que je suis venu, j’ai pas cherché à savoir qui est l’enfant de qui ou qui est mon enfant. J’ai automatiquement grimpé la corde pour monter, afin de sauver les enfants. J’ai trouvé déjà, qu’ils avaient mis des cordes en place. On a continué à sauver les enfants. »
Il revient ensuite sur le nombre d’élèves présents au moment des faits : « il y avait à peu près 600 élèves, je crois. Je n’avais pas compté. Mais c’est une grande école. Je cherchais les enfants partout. Il y a d’autres gamins qui disaient que j’ai peur de descendre sur la corde. Donc c’est pas facile avec les enfants, on a fait de notre mieux pour leur faire comprendre qu’en descendant, il ne faut pas regarder en bas, sinon tu vas avoir peur. Personnellement, il y avait une fille handicapée, je l’ai mise sur mon dos, on est descendu ensemble. Il y avait un petit aussi, lui aussi je l’ai mis sur mon dos parce que l’enfant il était trop petit pour attraper la corde pour descendre. »
Fumée, chaleur et intervention des secours
L’épaisse fumée a compliqué les opérations de secours. « Il y a eu beaucoup de fumée par rapport au feu et de la chaleur aussi. Dès après maintenant l’intervention des sapeurs-pompiers, on a eu accès maintenant au niveau des salles. Au moment où les enfants étaient tous partis, presque », a-t-il expliqué.
Bangaly Nabé estime d’ailleurs que les sapeurs-pompiers sont arrivés à temps : « oui, moi je peux dire qu’ils sont venus à temps. Parce que c’est après leur intervention, on a eu accès au niveau des salles, sinon on ne pouvait pas avoir accès. »
Une école récemment transférée dans un bâtiment inachevé
Selon le parent d’élève, l’école occupait initialement un autre local : « l’école aussi se trouve au niveau du 5ème, 4ème. Les enfants étudient là-bas. Leur école était de l’autre côté, comme le propriétaire de là-bas, q vendu là-bas, et qu’ils n’ont pas trouvé un local, ils ont transféré l’école ici pour ne pas que son activité reste à l’arrêt. C’est cette année que l’école a débuté ici, sinon ça fait longtemps que l’étage est là, ça ne fonctionne même pas. »
Une élève blessée et d’importants dégâts
Si l’incendie n’a pas fait de victime, une élève a été grièvement blessée en chutant lors de l’évacuation. « d’après les informations que j’ai reçues ici, il y a une fille qui est tombée, son bras est cassé. Les autres étaient étouffés, fatigués et la peur aussi. Sinon, il n’y a pas eu la perte en vue humaine. »
Le bilan matériel est en revanche important : « les dégâts matériels sont considérables. Les tables bancs sont brûlés. »
Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com

