En marge de la rencontre de l’intersyndicale, à savoir la Fédération syndicale professionnelle de l’éducation (FSPE) et le Syndicat national de l’éducation (SNE), tenue ce mercredi à la Bourse du Travail à Kaloum, les organisations, en plus de rejeter le protocole d’accord en date du 2 décembre et de maintenir le mot d’ordre de grève, ont fait plusieurs déclarations marquantes.
C’est dans ce contexte que Michel Pépé Balamou, secrétaire général du SNE, a affirmé que des rapprochements politiques avec le RPG (ancien parti au pouvoir) lui sont injustement attribués.
« En juin, j’ai participé à la Conférence internationale du travail. Nous avons créé des partenariats syndicaux. L’Internationale de l’Éducation nous a même écrit pour demander l’avis de la FSPE, du SLECG et du SNAESURS sur le SNE. Avant leur réponse, nous avons décidé d’aller à Bruxelles avec des pièces justificatives pour montrer nos activités. Les négociations étant en cours en Guinée, je n’ai pas fait de photos. Même à l’aéroport, je n’ai pas sorti mon téléphone. Mon ordre de mission est signé par l’État. Comment pourrais-je voyager avec un passeport de service pour rencontrer un opposant au régime ? », s’est-il interrogé.
Selon Michel Balamou, cette rumeur est alimentée par des personnes identifiables qui cherchent à le discréditer. « Mais voilà le discours que certains camarades du SLECG ont fait passer au gouvernement pour nous discréditer. On m’a même provoqué parce que j’étais habillé en jaune. J’ai compris que l’intoxication était passée par là. Quelqu’un peut-il aller rencontrer un opposant avec des documents comme ça ? Il se dit que Pépé roule pour Alpha Condé et que je suis allé à Bruxelles pour le rencontrer. Quand j’ai été au ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, le ministre Bourouno (de la Fonction publique, ndlr) m’a provoqué en disant : Pépé, aujourd’hui tu es habillé en jaune. Chaussures jaunes, pantalon jaune, chemise jaune. J’ai immédiatement compris que l’intoxication était passée par là. Le camarade Algassimou aussi, ils vont le coller à Dalein. C’est toujours comme ça.»
Malgré ces accusations, le secrétaire général du SNE ne semble pas ébranlé. Pour Michel Balamou, sa moralité reste irréprochable. « Moi, Pépé Balamou, on peut tout dire de moi sauf que je suis politicien. Je suis dans l’éducation. Je ne publie que sur l’éducation. Je ne suis ni anti-régime ni manipulé. Nous avons participé à des événements organisés par le CNRD(…). Notre combat est purement social : la défense des intérêts matériels et moraux des enseignants. Nous avons demandé aux enseignants de rester à la maison. La grève, c’est la cessation momentanée du travail. L’enseignant ne perturbe aucune campagne. Il ne jette pas de pierres. Il reste chez lui et revendique son droit. »
Pour conclure, le numéro un du SNE a lancé un message direct au président Mamadi Doumbouya : « Nous demandons au président de la République de ne pas écouter les sirènes de la propagande et de l’intoxication. Avoir les enseignants contre soi n’est pas bon. Nous sommes partout : capitale, régions, préfectures, sous-préfectures, districts, villages. Nous formons les présidents, les ministres, les députés et les cadres de l’État. Nos préoccupations doivent être prises en compte (…) »
Thierno Abdoul Barry pour guinee7.com

