Le débarcadère de Boulbinet, situé dans la commune de Kaloum, a une nouvelle fois été le théâtre d’un drame. Le samedi 20 décembre 2025, le corps d’un homme a été découvert accroché à une pirogue, ravivant les inquiétudes liées à la recrudescence des décès dans cette zone portuaire.
Alertée vers 11h30, la police technique et scientifique (PTS) s’est rendue sur les lieux pour procéder aux premières constatations. Selon le colonel Mohamed N’Diaye, responsable de la PTS, il s’agissait d’un individu retrouvé sans vie, agrippé à une embarcation, sans que les circonstances exactes du décès ne puissent être immédiatement déterminées.
Toutefois, les premiers éléments de l’enquête orientent vers une possible consommation de stupéfiants. D’après les informations recueillies, la victime, originaire de Dixinn, avait quitté le domicile familial et fréquentait régulièrement le débarcadère, un site connu pour la consommation de kush.
L’absence de traces visibles de violence sur le corps, combinée à la présence d’un liquide blanchâtre au niveau de la bouche, renforce l’hypothèse d’une overdose. Les personnes qui se trouvaient en sa compagnie auraient pris la fuite après le drame.
Le colonel Mohamed N’Diaye dénonce un environnement propice à la prolifération de la drogue au port de Boulbinet. Il évoque l’existence de baraques servant de lieux de consommation, ainsi que des pratiques consistant à éloigner les victimes en cas d’overdose afin d’échapper à toute responsabilité. Il s’interroge également sur la reconstruction de ces installations, malgré les opérations de déguerpissement menées par le passé, laissant planer des soupçons de complicités locales.
L’état physique de la victime illustre, selon lui, l’ampleur des ravages causés par ce phénomène : un homme d’environ 38 ans, fortement amaigri, présentant des signes évidents de dénutrition et d’extrême affaiblissement.
Concernant son identité, des proches ont indiqué qu’il était connu sous le surnom de « Chabala » et résidait à Dixinn. Des démarches ont été engagées pour informer sa famille et transférer le corps à la morgue de l’hôpital national Ignace Deen.
Face à cette situation, les autorités annoncent une nouvelle opération de ratissage d’envergure. Le maire de la commune ainsi que la direction nationale de la police ont été saisis, avec pour objectif de renforcer la présence des forces de sécurité et d’intensifier les actions sur le terrain afin de freiner ce fléau.
Ce nouveau décès vient s’ajouter à une série de drames survenus au débarcadère de Boulbinet, désormais considéré comme un point noir de la lutte contre la drogue et l’insécurité dans la capitale.
Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com

