Censure

Madina : Des bandits cambriolent des magasins et emportent plus de 320 millions de GNF!

Daouda Diallo, une des victimes et les cadenas cassés par les bandits

ConsidĂ©rĂ© comme le ‘‘poumon Ă©conomique’’ de la GuinĂ©e, le marchĂ© de Madina  a Ă©tĂ© la cible des malfrats qui ont attaquĂ© des magasins situĂ©s dans le secteur de la gare routiĂšre de Siguiri dans la nuit du mardi 12 novembre. Notre reporter s’est rendu sur les lieux. Reportage.

Il est 8 heures 30 lorsque nous arrivons au marchĂ© de Madina. L’endroit grouille de monde et chacun vaque Ă  ses occupations. Difficile de se frayer un passage pour rejoindre lĂ  oĂč les bandits ont commis une attaque dans la nuit du mardi 12 novembre. La cause ? La boue et  les ordures obstruent  le passage. Il faut cependant forcer pour arriver au secteur de la gare routiĂšre de Siguiri. C’est ce que nous avons fait.

Ici, Malick Sow, commerçant, victime d’attaque des malfrats a ouvert son magasin. On constate sur les portes de son magasin les traces de rĂ©paration des soudeurs. Apparemment toujours sous le choc, Malik Sow  affirmĂ© qu’il a Ă©tĂ© averti par l’un de ses voisins vivant lui,  à Madina, vers 4 heures du matin. Et de raconter : ‘‘Lorsque je suis arrivĂ© sur les lieux, j’ai trouvĂ© que les portes de mon magasin ont Ă©tĂ© gĂątĂ©es et des hommes en tenue Ă©taient prĂ©sents. L’un d’eux m’a dit qu’ils ont Ă©changĂ© des tirs avec les bandits, avant que  ces derniers ne prennent la fuite. On a pris 52 millions de GNF liquides. Ils n’ont pris aucune marchandise.’’

Juste Ă  quelques jets de pierres, le propriĂ©taire du magasin 227, M. Daouda Diallo, une autre  victime raconte : ‘‘C’est aux environs de 2 heures du matin que les bandits se sont attaquĂ©s Ă  nos magasins, le  mardi 12 novembre. On a Ă©tĂ© informĂ© vers 3 heures du matin par le biais d’un ami commerçant qui a un magasin aussi. Les bandits ont pris tout leur temps pour faire leur sale besogne. Ils se sont mis Ă  tirer et ont menacĂ© le gardien. C’est ainsi qu’ils ont saccagĂ© les portes et sont rentrĂ©s.  Lorsqu’ils sont rentrĂ©s Ă  l’intĂ©rieur du magasin, ils ont gĂątĂ© un coffre-fort et quatre tiroirs. Il y avait une valeur de 200 millions de GNF et 10 mille dollars (1dollar = 6837 GNF, NDLR).  Lorsqu’ils sont partis, le gardien est descendu, il a constatĂ© que les bandits n’ont pu gĂąter qu’un seul cadenas, le reste, ils les ont sciĂ©s. C’est comme ça qu’ils ont pu entrer dans le magasin.’’

M. Diallo dĂ©nonce l’inefficacitĂ© des forces de l’ordre et rĂ©vĂšle : ‘‘On paye des agents pour la sĂ©curitĂ©, mais ça n’a aucun effet. En plus de ça, on dĂ©plore l’inefficacitĂ© des agents de sĂ©curitĂ©. L’Etat est faible  et n’arrive pas Ă  nous sĂ©curiser. Normalement s’il y a une attaque, l’Etat doit prendre ses responsabilitĂ©s et nous sĂ©curiser. Nous, on va se rĂ©unir dans les prochains jours pour trouver une solution. Je dĂ©plore aussi le fait que les organisations qui dĂ©fendent nos intĂ©rĂȘts ne trouvent pas de solution Ă  nos problĂšmes. Lorsqu’il y a attaque des malfrats, ces responsables viennent prendre nos coordonnĂ©es et s’en vont, et cela reste sans suite.’’

A l’administration du marchĂ© M’Balia oĂč nous nous sommes rendus, l’Administrateur, Alseny Diawara Ă  qui nous avons demandĂ© les dispositions prises pour lutter contre l’insĂ©curitĂ© au marchĂ©, nous a sĂšchement rĂ©pondu : ‘‘Je n’accorde pas d’interview sans ordre de mission !’’

 

El Hadj Mohamed Diallo