Censure

Le bloc-notes de Zacharie: Politique, notre cauchemar !

ArriĂšre de moi politique, arriĂšre du peuple de GuinĂ©e aussi ! Ta signature guinĂ©enne s’est dĂ©sormais dĂ©couverte Ă  tous ceux des fils et filles de GuinĂ©e qui ont les pieds sur terre. Ignominieuse et crasseuse, nourrie d’ambitions perfides et Ă©goĂŻstes, tu n’as que faire de la morale et des valeurs humaines si chĂšres Ă  notre conscience collective. Mais conscience, en as-tu vraiment ? Politique, notre cauchemar ! De quelles fautes te proposes-tu en purgatoire aux guinĂ©ens dĂ©jĂ  amplement punis ? C’est ici un rosaire de questions auxquelles nul ne daignera jamais rĂ©pondre. Je m’en passerais d’ailleurs, puisque la vĂ©ritĂ© est soleil au carillon d’un midi flambant !

Pour ceux de vous qui n’avaient pas le bruit, l’heure du mal ressuscitĂ©, c’est encore demain. Ceux que leur ville morte a vouĂ©s au sort fatal seront inhumĂ©s vendredi au cimetiĂšre de Bambeto, aprĂšs une certaine priĂšre. Tristesses, colĂšres aussi, toutes les Ă©motions seront entretenues par un discours politique qui, sauf miracle, aura la naturelle tendance Ă  porter les choses Ă  l’extrĂȘme. Et sur la question, inutile de se leurrer ; l’inĂ©vitable n’est pas Ă©vitable.

Au bout du compte, il est concevable qu’on s’interroge sur les rĂ©elles motivations de l’opposition Ă  s’attacher si inĂ©branlablement Ă  cette forme de procession qui n’en fait pas qu’inhumer. Est-ce lĂ  l’expression sincĂšre d’une sympathie digne de notre fameuse opposition rĂ©publicaine ? Je suis fortement tentĂ© de rĂ©pondre par la nĂ©gative. Il faut soutenir, d’autant plus qu’on la sait tatillonne, chichiteuse et peu sensible, qu’elle n’hĂ©siterait pas Ă  faire en sorte que mĂȘme la mort lui soit prolifique. Nous l’allons voir tout Ă  l’heure.

On ne le dira jamais assez, la transition a Ă©tĂ© – si elle est terminĂ©e – la pĂ©riode de tous les enjeux, des enjeux Ă©lectoraux plus spĂ©cialement. D’un pĂŽle Ă  l’autre, on s’est livrĂ© un vrai combat de titans aux poings et muscles gantĂ©s de velours. Tous devenant trĂšs entreprenants dans une sorte de jungle oĂč tous les coups sont permis, sachant bien que 2015, c’est aujourd’hui et pas demain. Le scĂ©nario de ces inhumations pompeuses m’a semblĂ© d’une efficacitĂ© singuliĂšre dans cette chasse au fauteuil.

Il se dĂ©cline trĂšs simplement de mon point de vue. L’opposition saisit parfaitement la vĂ©ritĂ© que l’homme vous sait davantage frĂšre dans le malheur qu’il traverse, d’oĂč que celui-ci lui provienne. Egalement, elle conçoit avec Le Bon que la suggestibilitĂ© des masses populaires s’accentue davantage dans des situations de fortes Ă©motions. Pour dire court, l’opposition rĂ©publicaine sait qu’en politique, on peut faire son chemin dans les faiblesses d’un peuple innocent ! C’est Ă  dire qu’elle enterrera deux morts demain, tiendra un discours qui saura mixer morale et autres choses pour maintenir une atmosphĂšre sulfureuse. La formule Ă  l’arrivĂ©e serait donc : J’enterre deux, tu m’en donnes dix !

Mais tout ceci doit cesser. Trois ans de calvaire, de dĂ©sespoir et de morts par le fait aussi de l’opposition ne sont pas de simples journĂ©es de travail dans un bureau, si soulant soit-il. Le peuple de GuinĂ©e n’a pas besoin de scĂšnes d’enterrement Ă  l’amĂ©ricaine, non, non et non ! Le mal de l’opposition est bien connu de tous : elle a peur de la honte, peur de son image. Tant de bruits pour siĂ©ger finalement
 ? Mais est-lĂ  le plus important pour elle en regard de l’insĂ©curitĂ© et de tous les maux qui font razzia en GuinĂ©e ? Puisse-t-elle avoir soin de nous le dire !

Zachariemills@gmail.com