AprÚs une tournée de prise de contact avec les structures de base son parti, en Europe, le président du RDIG, Jean-Marc TELLIANO de retour à Conakry, a confié ses impressions sur des sujets sociopolitiques qui défraient la chronique dans la cité.
Honorable Jean-Marc TELLIANO vous étiez absent tout derniÚrement de Conakry. Quelles sont les raisons de cette absence?
Jean-Marc Telliano: Oui vous savez je suis un homme politique. Un homme politique des fois, il faut se dĂ©placer vers ses anciens contacts, et la  politique, ce n’est pas une chose facile. Il faut voir des frĂšres, des amis pour te venir en aide, et j’ai profitĂ© aussi de faire mon contrĂŽle mĂ©dical Ă Paris. Pour pouvoir bien affronter les prochaines Ă©chĂ©ances politiques. Parce que qui parle d’Ă©lection ou qui parle d’une marche, il faut d’abord ĂȘtre en bonne santĂ©.
Depuis la capitale française, vous avez suivi les récentes nominations dans le gouvernement MAMADI YOULA, quel est votre avis là -dessus?
Moi je n’ai pas trop de commentaire Ă faire par rapport aux nominations, parce quâune nomination est Ă la discrĂ©tion d’un Chef de l’Ătat. C’est lui qui sait pourquoi il nomme, et c’est lui qui sait pourquoi il dĂ©met. Ăa c’est Ă sa discrĂ©tion. Pour faire un commentaire lĂ -dessus, ça serait faire un faux jugement.
Certains observateurs estiment que ce gouvernement a montré ses limites. Partagez-vous cet avis?
Bon, ses limites, je dirais que c’est un peu trop dire. Mais je vois que le gouvernement de SaĂŻd FOFANA Ă mon entendement Ă©tait au moins mieux structurĂ©. Il avait au moins quelques prises de dĂ©cision. Alors moi dans ce gouvernement Youla, je ne vois aucune avancĂ©e. Aucune avancĂ©e en matiĂšre de dĂ©cision. Vraiment c’est comme un rideau….
Si le prĂ©sident Alpha CondĂ© le proposait, le RDIG participerait-il Ă un gouvernement d’union nationale?
Partout dans les pays, il y a eu des gouvernements de large consensus, d’union nationale. Si c’est dans l’intĂ©rĂȘt du pays, pour aider, pour donner ma contribution au dĂ©veloppement socioĂ©conomique du pays, mais avec un chef du gouvernement issu de l’opposition, c’est des trucs que nous pouvons voir.
Quel est votre avis sur le changement Ă la tĂȘte de la CENI?
Moi le changement comme je l’ai tantĂŽt dit, c’est la mĂȘme CENI, c’est les mĂȘmes personnes, ce n’est pas ça qui m’importe, mais ce qui est plus important aujourd’hui, pour nous de lâopposition rĂ©publicaine, câest que  nous ne devons pas nous battre pour l’organisation des Ă©lections, mais plutĂŽt  pour la rĂ©forme de la CENI. Parce que le plan dâAlpha CondĂ© est que si nous nous battons seulement pour l’organisation des Ă©lections locales, nous allons tomber dans le piĂšge dâAlpha. Jâai dit au lieu de tomber dans le piĂšge dâAlpha, c’est de demander sans condition la rĂ©forme de la CENI.
VoilĂ ce qui va se dessiner Ă l’horizon. Aujourd’hui nous nous battons pour l’organisation des Ă©lections. Et je l’avais prĂ©dit. Ils ont dit que les Ă©lections seront organisĂ©es en fĂ©vrier, et moi je sais qu’ils vont tirer la ficelle jusqu’au mois d’avril. Si on organise les Ă©lections au mois d’avril, et quâon parle encore de la rĂ©forme de la CENI, vous savez  que le fichier doit ĂȘtre auditĂ©. Il y a aussi la mise en place de beaucoup de choses. Nous allons tirer vers le mois de juin.
Câest que nous pouvons parler de la rĂ©forme de la CENI, aprĂšs des Ă©lections incohĂ©rentes. La CENI qui va nous conduire aux Ă©lections lĂ©gislatives, et ça serait le souhait dâAlpha, et si cela se fait Alpha aujourd’hui serait en train de se battre pour qu’il ait la majoritĂ© Ă©crasante Ă l’AssemblĂ©e nationale, pour vraiment faire appliquer son idĂ©e de troisiĂšme mandat. Aujourd’hui, nous allons commencer Ă marcher. Il dira d’enlever les marches dans la rue et de ramener les conflits, les problĂšmes au sein du parlement. Et si on envoie au sein du parlement, ça trouve qu’il a la majoritĂ© parlementaire, et ça passe haut les mains.
Quelle est la position du RDIG sur la question de rĂ©unification de l’opposition?
Le RDIG a toujours demandĂ©  la rĂ©unification de l’opposition, et pour la mise en place d’une plateforme de l’opposition. Moi, mon souhait aujourd’hui, c’est l’unitĂ© de l’opposition, parce que quand l’opposition est unie, nous n’avons qu’un seul adversaire aujourd’hui. Il faudrait que tous les leaders de l’opposition le sachent. Le seul adversaire aujourd’hui c’est Alpha. Parce que nous voulons une vraie dĂ©mocratie. Nous voulons une alternance, et pour avoir une alternance, il faudrait que nous soyons unis.
Au RDIG comment se prépare les prochaines consultations électorales?
Nous nous prĂ©parons Ă pas de camĂ©lĂ©on. Vous avez, c’est le terrain qui va commander. Moi je n’ai pas de commentaire Ă faire,  mais je suis certain que les Ă©lections prochaines, nous allons au moins nous tailler une place de choix.
Votre mot de la fin?
C’est d’appeler  toute la population guinĂ©enne Ă ne pas cĂ©der Ă la tentation dâAlpha CondĂ© pour un troisiĂšme mandat, parce quâaujourd’hui, le combat du troisiĂšme mandat n’est pas seulement le combat de l’opposition, mais celui de toute la GuinĂ©e et de tous les GuinĂ©ens, pour qu’il y ait la paix et la justice. Parce que vu dĂ©jĂ le passĂ© dâAlpha CondĂ© et tout ce qu’il a fait et qu’il n’a pas pu faire en dix ans, ce n’est pas en vingt ans qu’il va le faire, et l’administration est une continuitĂ©. Sâil a fait des propositions, s’il a des projets en vue, il y a des bons GuinĂ©ens. On a des GuinĂ©ens qui, vraiment sont loyaux, et qui peuvent continuer le projet. Il n’y a pas une Ă©cole pour ĂȘtre prĂ©sident. On peut Ă©lire un mĂ©canicien comme prĂ©sident parce que c’est un poste politique. Pourvu qu’il soit entourĂ© de bons conseillers, et d’un bon cabinet. Franchement il mĂšnera Ă bien ses projets. C’est l’appel que je lance Ă tous les GuinĂ©ens.
Merci honorable.
C’est Ă moi de vous remercier.
Entretien rĂ©alisĂ© par Jean Tiby SangarĂ© (L’IndĂ©pendant)