Censure

Alpha Condé : ‘‘Nous avons la liste de nos martyrs, mais on n’a pas fait de ça une arme de combat…’’

À la cérémonie de clôture de la convention nationale du RPG arc-en-ciel, qui s’est déroulée à Conakry, sous la présidence du président Alpha Condé ; celui-ci n’a pas manqué de rappeler: ‘‘Le RPG ne sera jamais un parti ingrat. C’est pourquoi avant la convention, nous avons décidé de créer une commission qui sera chargée de voir, préfectures et sous-préfectures, la situation des anciens militants et s’ils sont morts, de leurs familles, afin qu’ils puissent bénéficier du développement de la Guinée. Nous disons aussi, qu’il faut choisir. Quand il faut choisir, c’est extrêmement difficile. Car il y aura toujours ceux qui seront choisis et ceux qui ne seront pas choisis. Il ne faut pas que ceux qui pensent qu’ils ne sont pas choisis, ils ont démérité. Non ! Nous allons faire en sorte que s’ils ne sont pas députés, qu’ils soient autre chose, car le pays se développe. Personne ne sera laissé au bord de la route.’’

‘‘Nous devons faire en sorte que chacun se sente bien dans cette maison. Qu’il sache aussi que de fait, qu’il n’a pas été choisi député ou responsable, ne veut pas dire qu’il est abandonné. La Guinée se développe. Ce développement doit profiter à tous, mais aussi principalement à ceux qui se sont battus pour qu’il y ait ce changement. Beaucoup sont morts, mais ils ont leurs familles ; d’autres sont vieux, nous devons revoir leur situation’’, a indiqué le président.

Et d’appeler ‘‘l’ensemble des militants du RPG, à la discipline et à l’union. Car n’oublions pas que ceux qui ont mené de très grands combats au sein du RPG, les Solo Mara, les Fidèle, etc., se sont battus plus de 20 ans et ils sont morts sans tirer aucun avantage de la lutte du RPG. Vous devez penser à cela. Si vous dites, moi j’ai travaillé, on ne m’a pas récompensé, mais tous ces gens qui ont accepté ! Nous avons fait la liste de nos martyrs. Nous nous ne comptabilisons pour inventer des morts. Nous avons la liste de nos martyrs, mais on n’a pas fait de ça, une arme de combat. Quand on se bat, il y a toujours des gens qui restent à terre. Donc nous devons penser à ceux-là, qui se sont battus, mais aucun n’est devenu ministre, ils sont morts avant. Ce qui faisait la force du RPG, je vous ai toujours dit, c’est le RPC (les militants de base, le plus souvent analphabètes qui ne pouvaient prononcer correctement le nom du parti, NDLR). Mais aucun RPC n’est devenu ministre ou gouverneur. Pourquoi ? Parce que dans le monde moderne ou nous vivons aujourd’hui il faut avoir maitrisé le savoir pour pouvoir diriger. Mais il y a beaucoup de ces militants qui n’ont jamais été à l’école, qui ont plus de mérite que la plupart d’entre nous ici. Le combat qu’il ont mené. On disait à des villages, vous êtes RPG, on ne construit pas d’école, ils acceptaient ; vous êtes RPG, on construit pas de dispensaire, ils acceptaient. Donc vous devez penser à tout cela. Voilà d’où nous venons. Parce que si ces gens n’avaient pas privilégié l’intérêt national du parti, jamais on ne serait là où nous sommes aujourd’hui’’.

Enfin, il a soutenu que ‘‘bien sûr par la nature de l’État, il n’y a que des cadres qui ont la maîtrise du savoir, qui peuvent gouverner. Mais ce n’est pas eux qui ont fait le parti, j’ai toujours dit que la force du parti c’est le RPC, parce qu’ils disaient, on ne se bat pas pour l’argent, on ne se bat pas pour des places, on se bat pour nous-mêmes, pour notre pays. C’est eux qui ont fait que ce parti existe. Le RPG n’est pas un parti de cadre, c’est un parti de masse. C’est-à-dire que le RPG tire sa force de la profondeur des consciences de nos populations. Non pas des bureaux climatisés et autres’’.

Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com

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