Censure

Violences d’acteurs politiques dans le champ démocratique : Reflet de déficit d’adhésion, Mise à nu d’un état d’esprit oppresseur sous des oripeaux de démocrates

C’est assez classique dans le champ revendicatif en univers démocratique, qu’il s’agisse de revendications  politiques, syndicales ou autres : si des acteurs en arrivent à la violence, c’est qu’ils ont perdu la bataille démocratique et recourent ainsi à des actes de violences pour contraindre à l’adoption de leurs positions préalablement rejetées par l’expression populaire issue du suffrage universel, que ce soit directement par ce suffrage universel auquel ils ont été confrontés ou à travers d’autres acteurs intronisés par ce suffrage universel auxquels ils s’adressent. Il en est ainsi en Guinée avec l’opposition regroupée au sein de ce qu’ils appellent front national pour la défense de la Constitution qu’ils ne respectent pas, comme il en est en France par exemple avec des acteurs opposés à la politique du Président de ce pays. L’exemple de la France est intéressant ici à plus d’un titre, car ce pays est considéré dans notre monde francophone, à tort ou à raison, comme un baromètre indiquant l’orientation judicieuse à adopter, et des Politiques de cette opposition guinéenne regroupée dans le front ci-dessus mentionné n’hésitent pas à solliciter son soutien pour conforter leurs actions. Il se trouve, comme par hasard, que la France et la Guinée sont confrontées actuellement aux mêmes violences politiques de la part d’opposants face à des Pouvoirs politiques démocratiquement élus, lesquels réagissent à ces violences semant le désordre par des condamnations ainsi que par leurs Forces de l’ordre pour remédier à de telles situations. L’exemple de la France est intéressant par ailleurs car, au regard de la situation en Guinée, cela permet de prendre de la hauteur dans l’appréciation que l’on peut se faire de la réaction d’un Pouvoir démocratiquement élu face à des remises en questions sous-tendues par des violences sortant du cadre démocratique. La réaction de la France a notamment été faite par sa voix la plus autorisée, à savoir celle de son Président dont les propos repris ci-après valent mieux que toutes les analyses y afférentes.

Dénonciation par le Président Français des discours justifiant la violence en France : transposition sans risque de se tromper en Guinée

Le Président Français, de retour d’un voyage en Israël le 23 janvier 2020, a fustigé «les discours politiques extraordinairement coupables» affirmant que la France est devenue une dictature, et justifiant de ce fait la violence politique et sociale. Il a ainsi déclaré que «Aujourd’hui s’est installée dans notre société, et de manière séditieuse, par des discours politiques extraordinairement coupables, l’idée que nous ne serions plus dans une démocratie, qu’une forme de dictature se serait installée». Et le Président Français de continuer en disant « Mais allez en dictature… Si la France c’est cela, essayez la dictature et vous verrez !…Mais il y a en démocratie un principe fondamental : le respect de l’autre, l’interdiction de la violence, la haine à combattre». Mais le Président Français ne s’arrête pas en si bon chemin puisqu’il dit que «tous ceux qui aujourd’hui dans notre démocratie se taisent sur ce sujet, sont les complices, aujourd’hui et pour demain, de l’affaiblissement de notre démocratie et de notre République…Celles et ceux qui portent cette violence, celles et ceux qui, avec cynisme quelquefois, l’encouragent, celles et ceux qui taisent tout reproche qu’il faut avoir, oublient une chose très simple : nous sommes une démocratie».Et le Président Français explique la démocratie en disant «Une démocratie, c’est un système politique où l’on choisit nos dirigeants. C’est un système politique où l’on choisit des représentants qui auront à voter librement les lois qui régissent la société. Cela a beaucoup d’exigence, cela veut dire que la liberté du peuple et sa souveraineté sont reconnues. Mais cela a une contrepartie, c’est que dans une démocratie, on a un devoir de respect à l’égard de ceux qui représentent et votent cette loi, parce que précisément, on a le pouvoir de les révoquer. On a l’interdiction de la haine, parce qu’on a le pouvoir de les changer» !

La constante du Peuple

De tels propos du Président Français sont de nature à éclairer davantage, s’il en était encore besoin, sur l’essence de la démocratie : la dévolution du Pouvoir par le Peuple et le respect de ce suffrage universel. C’est en effet édifiant que de tels propos viennent du Président d’un grand pays comme la France, pays de la révolution de 1789 ayant abouti à la prise de la Bastille (ancienne forteresse à Paris symbole de la Monarchie) le 14 juillet 1789 mettant fin à la Monarchie absolue et ayant donné lieu plus tard à la 1ère République ! Une République à la place d’une Monarchie ! Cette France, pays de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 proclamant l’égalité des Citoyens devant la Loi, les Libertés fondamentales et la souveraineté de la Nation (Pour rappel, au niveau international, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme a été adoptée le 10 décembre 1948 à Paris, par les 58 Etats membres qui constituaient l’Assemblée Générale des Nations Unies) ! Nul ne peut donc sérieusement affirmer que la France n’est pas une démocratie ! Et pourtant ces propos concernent bien ce pays de tradition démocratique longuement ancrée, ce qui signifie que malgré l’enracinement de la démocratie en son sein, les remises en cause des racines de cette démocratie, par le non-respect, sur fond de violences,  de la légalité et de la légitimité du Président Français démocratiquement élu, sont de nature à entrainer «l’affaiblissement de cette démocratie et cette République». Qu’en sera-t-il donc de notre pays, la Guinée, car comme on le sait, «qui peut le plus peut le moins». En d’autres termes ces remises en question de la souveraineté du peuple, sous-tendues par des violences, pouvant affaiblir un pays à démocratie plus ancrée pourront allégrement affaiblir un pays à démocratie relativement moins ancrée.

Plus que temps d’être conscient de la stratégie séditieuse menée contre notre souveraineté

Il est donc temps d’être conscient que ces types de violences politiques qui se passent en France et qui ont amené le PrésidentFrançais à dénoncer leur «manière séditieuse», sont du même ordre que ce qui se passe en Guinée. En effet, au-delà de ce que cette opposition guinéenne appelle le 3e mandat, c’est bien une stratégie séditieuse qui a été mise en place depuis l’avènement du Président Alpha Condé dont les mandats ont été émaillés de manifestations belliqueuses de cette opposition. En réalité, toutes ces violences du discours et des manifestations subséquentes viennent du même épicentre de cette opposition avant même que cette terminologie fndc n’apparaisse, et elles constituent une perpétuelle remise en cause, comme en France, de la légitimité du Président en tant qu’élu par le Peuple, et de sa légalité en tant que Garant des Institutions de son pays ! Ce n’est alors ni plus ni moins qu’un refus délibéré de cette opposition de respecter notre démocratie et de vouloir s’imposer à nous par des voies non démocratiques. Ce n’est donc pas fondamentalement un problème de «3e mandat» car tout mandat présidentiel ou toute nouvelle Constitution ou pas, passe par le Peuple. Il suffit alors juste de se présenter devant le Peuple si on est sûr de son ancrage en son sein au lieu de s’arc-bouter à cette notion de 3e mandat, rien que pour contourner le Peuple et espérer un coup de force à travers ces manifestations séditieuses. Et il n’est pas surprenant que ces «discours politiques extraordinairement coupables» aient abouti à ces incidents regrettables à Labé notamment.

Aucun Etat n’accepte d’être dépossédé d’une partie de son territoire

Les malheureux incidents de Labé notamment se sont traduits par des attaques violentes  des représentations de l’Etat pour les bouter hors de cette localité et y faire donc prévaloir sa propre loi. Il s’agit là de velléité de séparatisme et il est important de savoir qu’aucun Etat n’accepte cela, quelles que soient les catégories de citoyens qui sont à l’origine de cette velléité de rupture avec le Pouvoir central. Il en est ainsi, par exemple, des tentatives de séparatisme de la Casamance, région du sud du Sénégal, où un mouvement séparatiste avait marché, le 26 décembre 1982, vers la Gouvernance à Ziguinchor, Chef-lieu de la Casamance, en vue de descendre le drapeau sénégalais hissé à la Gouvernance et le remplacer par leur drapeau, d’où l’Etat du Sénégal a considéré cet acte comme séditieux et a ordonné à ses Forces de l’ordre d’intervenir, ce qui donna lieu à des répressions dans le sang. Aucun des différents Présidents du Sénégal (Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade, Macky Sall) qui se sont succédé, n’a transigé sur ce problème de la Casamance en cédant au séparatisme. C’est pour dire à quel point ce n’est pas un problème de coloration politique ni de coloration ethnique : c’est tout simplement une question de souveraineté. On assiste malheureusement ici, à Labé notamment, à un mode opératoire plus belliqueux (puisqu’à Ziguinchor c’était au départ une marche pacifique vers la Gouvernance) consistant à attaquer dans la violence les représentations de l’Etat central. On comprendra alors que l’Etat central ne pouvait pas ne pas réagir. Il en est de même de la Catalogne par exemple, région de l’Espagne avec pour Chef-lieu Barcelone, qui veut se détacher de l’Etat central espagnol qui ne l’accepte cependant pas, y compris par des arrestations et répressions d’Indépendantistes catalans par des unités anti-émeutes tout récemment en octobre 2019. Plus que jamais, le contenu de cette phrase du Président Français fait écho dans notre pays, à savoir l’installation chez nous en Guinée, et de manière séditieuse, de discours politiques extraordinairement coupables ! Et l’illustration de cette culpabilité peut être trouvée dans la déclaration de l’ancien Président du Sénégal, Abdoulaye Wade, dans une de ses interventions où il disait notamment : «Je suis désolé de vous dire que très souvent, pas toujours, ce sont les Intellectuels qui avivent les rivalités ethniques. Je prends le cas de la Côte d’Ivoire et je le dis en assumant mes responsabilités, où certains hommes politiques ont attisé les rivalités ethniques. Çà, c’est extrêmement dangereux, mais en général il y a une bonne existence. Prenez le cas du Sénégal, vous avez des Bambaras ou des Mandingues donc, vous avez  les Peuls de la Guinée, nous avons près de 800 Guinéens (sans doute voulait-il dire près de 800 mille) qui vivent au Sénégal,  il n’y a aucun problème. Mais le jour où quelqu’un se mettra à dire, voilà moi je représente telle  ou telle ethnie, mais celui-là, il mettra le feu. Il faut que les Intellectuels cessent simplement, par le besoin de vouloir des électeurs, d’exciter les rivalités ethniques».

Deux analyses de situations qui ne dépareraient pas dans le contexte guinéen.

En effet, ces 2 analyses de situations politiques de 2 Présidents étrangers, l’un Français et en fonction, l’autre Sénégalais et n’étant plus en fonction, trouvent une résonnance particulière dans notre pays. Tant que notre vie politique était analysée dans le sens de ces 2 Présidents par des acteurs locaux, il pouvait y avoir un doute d’orientation partisane dans ces analyses, mais dès lors qu’elles émanent de Présidents étrangers confrontés actuellement ou par le passé à la gouvernance politique dans leurs pays, ces réflexions auront au moins le mérite de donner plus de consistance à ces analyses des acteurs guinéens plaçant le peuple au centre de leurs actions républicaines, et non les actions de violences séditieuses au-dessus du peuple. Que Dieu préserve la Guinée des douloureuses situations vécues par les voisins Sénégalais et Ivoiriens à des moments déterminés de leur Histoire !

Hommage aux «Hommes de Dieu»

Dans ces moments de prières pour que Dieu préserve la Guinée, on ne peut que rendre un hommage appuyé à ce qu’on appelle les « Hommes de Dieu » ou tout simplement les Religieux de tous bords, qui ne ménagent aucun effort pour prier en vue de la préservation et de la consolidation de la paix et de la concorde dans notre pays dans nos différences enrichissantes. Gloire à nos braves Religieux. Pour sa part, le peuple souverain, détenteur du suffrage, demeure vigilant pour ne pas se laisser gruger par la stratégie élaborée, de manière séditieuse, de longue date par cette opposition, sur fond de discours extraordinairement coupables, se traduisant par : Des manifestations répétitives depuis l’élection du Président Alpha Condé en 2010 avec leurs corollaires de vidéos inondant les réseaux sociaux, y compris des images de manifestations piochées dans d’autres pays en les imputant malhonnêtement à la Guinée, pour faire accroire en l’image d’une Guinée en feu et flammes (comme les vidéos ayant circulé dans les réseaux sociaux en plein mouvement des Gilets jaunes en France montrant notamment des endroits de la capitale Paris attenants aux Champs-Elysées et vandalisés ou en proie à des flammes, ou encore l’Arc de Triomphe tagué, etc. tendant à faire croire que Paris est en feu et flammes alors qu’il n’en était rien) alors qu’il n’en est rien non plus pour la Guinée /Le refus de l’expression du peuple par référendum en voulant imposer que la seule manière de s’exprimer est la sienne à elle opposition, à savoir se taire, c’est-à-dire ne pas s’exprimer sur le référendum ! /Des discours ethno stratégiques, du genre par exemple, que le Président de la République n’aime pas telle catégorie de sa Nation, induisant ou inspirant des actions hautement répréhensibles comme cette velléité séparatiste par exemple. En définitive, le brave peuple de Guinée demeurera vigilant et mobilisé contre ceux qui refusent son expression démocratique, par référendum notamment, car il sait que ceux-là mêmes, en manque d’adhésion populaire, et par leur volonté d’accaparement des destinées de notre Nation, par des voies séditieuses, ne pourront que passer d’une situation d’oppresseurs déguisés actuellement, à un état d’oppresseurs agissants démasqués si la voie leur est laissée libre.

Ibrahima Sory KEITA

Président Dynamique ALPHA

(Aréopage des Lecteurs et Penseurs pour l’Heuristique et l’Action).

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