Censure

A la barre à la CRIEF, Fodé Cissé se défend : « Ce que nous avons découvert, c’est ce qui est monstrueux »

Fodé Cissé, ancien directeur général de la Caisse nationale de prévoyance sociale des agents de l’Etat et l’informaticien de ladite institution, Fodé Sirakhata Bangoura, étaient à la barre ce mercredi à la Cour de répression des Infractions Économiques et financières (CRIEF).

Ils sont poursuivi pour « détournements de deniers publics et complicité ».

Ils sont accusés d’avoir détourné la somme d’un milliard 277 millions 726 mille 940 francs guinéens, pour avoir transféré vers la région de N’Zérékoré la liste de 1778 pensionnés sous prétexte de vérification du mois de mars 2022.

À l’ouverture du procès, le juge a rejeté l’exception de nullité des procès-verbaux de l’instruction qui avait été soulevée par la défense à l’audience précédente et ordonné la continuation des débats.

Les deux prévenus questionnés par la cour, ont dit ne pas reconnaître les faits qui leur sont reprochés.

Fodé Cissé est revenu sur les faits qui l’ont amené devant la CRIEF.

Selon lui, tout serait parti des réformes qu’il a amorcées dès son arrivée à la tête de l’institution. « C’est parce que tout simplement mon équipe et moi nous avons mis en place un nouveau système qui empêcherait de prendre l’argent », a-t-il indiqué.

Il a aussi fait savoir qu’il a lancé des audits à l’aide du cabinet Inovatech qui ont permis de déceler des anomalies dans le fonctionnement de ladite caisse ; notamment des « majorations ».

A l’en croire, l’argent existe bel et bien et il n’a rien détourné. « Nous l’avons délocalisé pour des fins de vérification. L’argent existe. J’ai eu peur des négociations qu’ils avaient eu avant avec les chefs d’agences de Conakry », a-t-il précisé.

« On a fait de notre mieux. Cet argent on est en train de le sauvegarder », a affirmé l’ancien directeur général.

Avant de dire que « cette histoire de pension est une histoire très rocambolesque. Ce que nous avons découvert, c’est ce qui est monstrueux ».

Au compte des réformes, il a rappelé que « la boîte était sans contrôleur financier. C’est à mon arrivée que ça été mis en place. On a mis en place le système de la justification de la pension », ce qui a fait de lui « l’homme à abattre ».

Venu en retard, le représentant de la partie civile a justifié l’absence de l’avocat en charge du dossier par des raisons de santé. Avant de demander un renvoi.

Ce à quoi la défense et le ministère public se sont opposés dans un premier temps. Car selon eux l’argument serait trop léger.

Enfin, la défense a suggéré au juge de procéder à un renvoi de deux semaines pour des raisons de calendrier.

Après avoir écouté les parties, le juge a renvoyé l’affaire au 29 juin prochain pour la suite des débats.

Abdou Lory Sylla pour guinee7.com

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