Censure

Amara Somparé au syndicat des journalistes : ‘‘on ne peut pas interdire aux acteurs publics de porter plainte à la justice, ils ont le droit’’

C’est pour parler du ‘‘bien-être des journalistes et de leur situation actuelle’’, que le syndicat de la presse privée, au nom des organisations professionnelles des médias, a été reçu ce mercredi 28 aout, par Amara Somparé, ministre en charge de l’information et de la communication, dans les locaux de son département sis à Boulbinet (Conakry).

De prime abord, Sidi Diallo, secrétaire général dudit syndicat, a parlé des nombreux problèmes que certains hommes de médias ont eu à rencontrer depuis un certain temps et de façon récurrente. C’est pourquoi « Tout ce que nous demandons, c’est le respect de la loi L002 », a lancé le syndicaliste au ministre.

A son tour, le ministre, après avoir remercié et apprécié la démarche, qui selon lui « témoigne de l’attachement et de la considération que ces associations de presse portent au rôle du département en charge de l’information et de la communication dans le secteur des médias en Guinée. »

Ils sont libres, ils peuvent choisir la HAC, ou choisir d’aller à la police ou à la justice, c’est leur doit le plus absolu

Il a ensuite fait remarquer que : « malheureusement c’est vrai qu’on constate ces derniers temps, que beaucoup de personnes privilégient des plaintes directes au niveau des officiers de la police judiciaire et de la justice que de saisir la HAC (Haute autorité de la communication). Et c’est pour cela que nous pensons qu’une sensibilisation est extrêmement importante. Parce qu’on ne peut pas interdire aux acteurs publics de porter plainte à la justice, ils ont le droit. Il faut bien le savoir. Ils sont libres, ils peuvent choisir la HAC, ou choisir d’aller à la police ou à la justice, c’est leur doit le plus absolu. Mais nous pouvons les sensibiliser, leur faire comprendre qu’une démarche vers la Haute autorité de la communication, qui est l’institution dédiée à l’encadrement de la presse sera beaucoup plus opportune, qu’une démarche devant les juridictions compétentes. »

Et de poursuivre : « notre département assure la tutelle du secteur. Et en tant que tutelle, nous devons adopter une posture institutionnelle. C’est-à-dire, nous avons au sein du département, réfléchi à cette question ; bien avant que ces différents problèmes ne soient soulevés. Et nous nous préparions à apporter une réponse efficace à notre sens, pour prévenir ce type de conflits, qui malheureusement depuis quelques temps se multiplie. La réponse que nous avons jugée nécessaire de déployer, c’est le renforcement des capacités, c’est la formation et la sensibilisation. La formation du côté des professionnels des médias pour leur permettre de mieux s’approprier des dispositions légales de la loi L002 sur la liberté de la presse et la sensibilisation du côté des acteurs publics, des magistrats pour justement les amener à se focaliser sur l’utilisation de cette dite loi spéciale qui s’applique aux journalistes dans le cadre des conflits qui pourraient subvenir dans le déroulement quotidien de vos activités de presse ».

A rappeler que ces derniers temps, pour juger des délits de presse, les juges préfèrent appliquer la loi sur la cyber sécurité en lieu place de la loi sur la liberté de la presse

Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com

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