Censure

Causes de la corruption en Guinée : plus de 96 % accusent l’absence de sanction contre les fonctionnaires soupçonnés de corruption

D’après les résultats de l’enquête de l’ANLC, la police, la gendarmerie, la santé, l’éducation, la prison et le foncier sont les services  plus touchés par la corruption en Guinée.

C’est sous le thème “unis contre la corruption, pour le développement, la paix et la sécurité“ que l’ANLC (l’Agence nationale de lutte contre la corruption) a commémoré le 9 décembre, au Jardin du 2 Octobre de Conakry, la journée internationale de la lutte contre la corruption. L’Agence a profité de cette occasion pour présenter les résultats issus des enquêtes réalisées sur la corruption  en 2015 avec l’appui technique de l’INS (l’institut national de la statistique).

M. Aly Komah et Moussa Doumbouya de l’INS, ont expliqué que ces enquêtes ont été organisées du 08 au 30 Décembre 2015 sur la perception de la corruption et de la gouvernance auprès des populations et des entreprises. ‘‘Un échantillon de 1365 ménages et un autre de 102 entreprises ont été tirés dans les régions administratives, couvrant essentiellement le milieu urbain qui est le plus proche de la corruption que celui rural. Les régions de Mamou et de Boké n’ont pas fait l’objet d’investigations’’, ont-ils révélé.

Pour les statistiques sur la corruption dans les  ménages, ils ont affirmé que “de 2012 à 2015, 37,1% de la population affirment que le phénomène a beaucoup augmenté, tandis que 35,1 % estiment sa diminution et 20, 8 % de la population affirment qu’il est resté stagnant. Le résultat de ces analyses montre que la corruption a gagné du terrain. Les causes ? 96,6 % accusent l’absence de sanction des fonctionnaires soupçonnés de corruption“.

Au niveau de l’enquête effectuée auprès des entreprises, on estime que ‘‘près de la moitié pense que la corruption a beaucoup augmenté, alors que 27,3% ont dit que le phénomène a diminué ; 4,5% ne se sont pas prononcés, et  85,1% accusent la non sanction des fonctionnaires  soupçonnés de corruption, comme cause du phénomène“.

“Pour l’indice de la corruption et la bonne gouvernance principalement calculée au niveau urbain, nous avons eu 7% sur le plan national, en Basse Guinée 0,003% c’est-à-dire la zone à la corruption la plus élevée et la Moyenne Guinée a le pourcentage le moins élevé avec 10,18 %. En ce qui concerne l’indice de la Gouvernance nous avons eu 0,054%“, révèle l’enquête.

Citant le rapport de l’indice de perception de la corruption de Transparancy internationale au compte de 2015, M. Mamadou Taran Diallo président de l’Association guinéenne pour la transparence  a rappelé : “nous étions en 2015, le 37ème pays  sur 52 en Afrique et dans le monde nous étions 139ème  sur 167 comme vous le voyez. J’aime à le dire que nous sommes dans les dix ou quinze pays en Afrique et dans le monde parmi les plus corrompus, il y’a un timide redressement mais  y’a du chemin à faire et nous devrions enjamber et remonter les escaliers. “

Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com        

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