Censure

Commandant Sékou Sagno, Secrétaire administratif du Bureau national des retraités militaires : « Nous tenons à rencontrer le président»

Commandant Sékou Sagno, Secrétaire administratif du Bureau national du syndicat des militaires retraités et veuves de Guinée menace de déposer plainte contre le ministre délégué de la Défense, Me Kabèlè Camara, qui aurait déformé leurs propos. Et souhaite un arbitrage du président de la République, afin de trancher dans cette affaire de pension des retraités militaires, qui selon lui serait mal gérée par les cadres chargés du dossier.

Mon commandant depuis votre sortie devant la presse. Est-ce que les autorités de la place, vous ont fait appel, pour discuter de vos revendications ?

Oui, c’est au bénéfice de tout ça que le Premier ministre nous a fait appel. Il a constitué une commission où il y avait même le ministre de la Justice.

La dernière fois, vous avez laissé entendre que si vos revendications ne sont prises en compte, vous allez projeter une marche. Qu’en est-il ?

Maintenant nous sommes en stand by avec eux, on attend avec prudence les dernières décisions du gouvernement guinéen. Parce que jusqu’à maintenant le chef de l’Etat ne nous a pas reçu.

Certains disent que vous sortirez avec des armes lors de la marche. Est-ce vrai ?

Ça c’est le ministre délégué à la Défense qui a dit. Nous avons dit que nous allons porter plainte contre lui. En tant qu’avocat, s’il peut prononcer les propos de ce genre, il faut qu’il nous montre les preuves. Il y a un décret 302 qui nous a mis à la retraite. Nous ne sommes plus liés à l’instruction militaire, c’est fini, il ne faut pas maintenant qu’on nous colle à cette institution là. Alors si le ministre délégué à la Défense dit que nous allons marcher avec nos canons c’est lui qui connait en tant que juriste s’il a des preuves, il va le dire s’il ne le dit pas vraiment on va le poursuivre.

Si l’on vous demandait par exemple de passer un message aux autorités de la place mais aussi à la communauté internationale qui a appuyé la Guinée dans ce programme. Qu’allez-vous dire mon commandant?

Aux autorités, je souhaiterai qu’elle nous regarde et règle nos problèmes. C’est l’objectif de nos démarches sinon avant cela les gens ont voulu sortir, à la veille de la retraite, mais on a dit que si vous sortez maintenant ce n’est pas bon parce que toute notre carrière a été à la défense si à la faveur de la retraite que vous jugez mal fait, vous sortez pour faire du n’importe quoi, nous serons condamné par la communauté internationale. On s’est organisé comme ça en syndicat, pour éviter qu’il y ait des débordements ou toute chose qui va nuire à l’image du peuple de Guinée. Nous sommes au troisième âge, dans cette idée nous demandons toujours au gouvernement de prendre notre affaire au plus grand sérieux.  Nous avons  été élus, nous avons nos militants le 28 mars, on a une grande assemblée générale d’information, parce que le Premier ministre a dit que la semaine qui commence demain (lundi 23 mars, ndlr) il va nous recevoir. Nous, nous allons rendre  compte à ceux qui nous ont élus. Ce n’est pas nous qui avons la décision de marcher, s’ils disent qu’on marche même la nuit on va sortir parce que c’est eux qui décident et le bureau national du syndicat  installé dans toute la République de Guinée, toutes les préfectures que vous connaissez là,  qui décident. Ce sont des militaires retraités et ce sont des veuves et ce sont les ayants droit. C’est-à-dire que ce sont nos enfants et nos petits enfants. Tout le monde est lié à cette petite passion. C’est pour cela que tout ce qu’on fait a été bien réfléchi, afin d’exprimer nos besoins face à l’Etat. C’est l’Etat qui paie et c’est l’Etat qui fait tout et nous allons avec l’Etat. Ici j’ai dit que la négociation n’est pas assez bonne parce que c’est l’Etat qui est notre avocat, et c’est lui qui est juge. Donc là il faut être prudent. Donc je demande à l’autorité et surtout au président de la République de regarder le problème des militaires retraités et des veuves de Guinée afin que nous soyons satisfaits comme nous voudrions.

Pourtant le président de la République même précise souvent qu’il a  pu mettre à la retraite plus de 4000 militaires. Aujourd’hui, beaucoup de partenaires qui ont accompagné la Guinée dans ce projet ne pourraient qu’être étonnés de vos révélations. Est-ce que dans vos démarches, vous sentez que le président de la République a sollicité  vous rencontrer?

Par système intermédiaire mais pas aussi directement. Si le premier ministre intervient, le ministre de la Défense intervient, c’est que c’est certainement le président qui leur à dit de s’occuper de ça.

La plupart de ces mouvements en Guinée le président fini par rencontrer les meneurs.

Avec vous tel n’a pas  encore été le cas, n’est-ce pas ?

Jusqu’à maintenant là, il ne nous a pas rencontrés. Et c’est ce qu’on veut tant qu’il ne nous a pas rencontrés, c’est qu’il y a rien de clair. Puisque tout ce qu’on fait aux autres c’est à rendre compte au chef de l’Etat et le président de la République est le seul commandant en chef des forces armées, le ministre lui, il n’est qu’un simple ministre délégué. Le président est le commandant en chef des forces armées guinéennes, à lui donc de régler ce problème. On fait une table ronde maintenant c’est à lui de faire une commission ça sera à son initiative. De toutes les façons, il faut qu’il ne reçoive. Et qu’on fasse  le débat.  Pour qu’on puisse se quitter  avec un résultat concret.

Surtout que dans ce genre de situation, celui  qu’on envoie ne rend pas souvent compte exactement de la réalité des choses. Il peut déformer peut être vos propos ?

Il en a même déformé déjà puisqu’il a dit que nous allons sortir avec les armes. Nous ne lui avons  jamais dit ça. Et il a dit qu’on nous a avancés d’un pas avant la retraite, c’est-à-dire que celui qui était lieutenant est nommé capitaine. On n’a pas vu ce décret et il a dit qu’avant la retraite le président de la République nous a accordés 50% de soldes pour renforcer notre pension. On n’a jamais eu ça et il a dit que le président de la République nous a payés quatre mois. Nous n’avons  eu que trois mois. Certainement, il  a eu à faire à des déformations. On est déterminé à régler notre problème.

Pour finir qu’est-ce que vous pouvez dire à vos collègues militaires retraités, qui semblent compter sur vous ?

Les retraités, je leur demande encore de rester patients, d’avoir confiance au bureau qu’ils ont mis en place. A tous les niveaux, la mission qu’ils ont confiée à ces différents bureaux surtout au bureau national, cette mission sera vraiment assignée à 100%, et nous sommes à leur disposition. A la presse aussi nous ne cesserons jamais de remercier la presse qui a fait qu’aujourd’hui toutes nos réclamations ont été entendues à travers le monde. Le monde entier a suivi ce qu’il se passe. Ils nous soutiennent, et je demanderai au peuple de Guinée de continuer à nous soutenir, parce que c’est l’argent qu’il a dépensé pour les traitements de ses hommes, si cet argent n’est pas acquis que le peuple de Guinée nous aide à avoir cet argent auprès de l’autorité.

Propos recueillis par Richard TAMONE (Le Démocrate)       

Facebook Comments

Obtenez des mises à jour en temps réel directement sur votre appareil, abonnez-vous maintenant.