Censure

Conakry/ Des assistants sociaux dénoncent une ‘‘injustice’’ et demandent leur engagement dans l’administration publique

Ils étaient une quarantaine ce lundi 28 octobre, à réclamer leur engagement dans l’administration publique devant les locaux du département en charge de l’Action sociale à Conakry. Ils étaient assistants sociaux pendant Ebola.

Devant le ministère, ils scandent : « Ils ont vendu nos matricules » ; « à bas l’injustice » ; « action sociale, nos matricules » ; « Mme la ministre, nos matricules ».

Saa Gabriel Tandouno, a évolué à Lola pendant Ebola, il estime que « nous sommes victimes d’injustice. Nous avons 4 ans sur le terrain en tant qu’assistants sociaux. Le Président a donné l’ordre de nous intégrer à la fonction. Mais aujourd’hui à notre fort étonnement ils sont en train de vendre nos matricules au département ici, à des personnes qu’on ne connait pas. Il y a des personnes qui répondent à notre nom pendant que nous sommes sur le terrain. Nous voulons que justice soit faite. Que nous soyons rétablis dans nos droits ».

Avant de dénoncer : « Il y a des gens qui ont perdu leur vie, lors de la riposte Ebola ; il y a des gens qui ont perdu leurs foyers parce que leurs maris ne voulaient pas qu’elles soient sur le terrain. Aujourd’hui, toutes ces personnes ont perdu pour rien. Au lieu de nous mettre à la fonction publique, on nous exploite pour rien. Investiguez, demandez réellement ce qui se passe au département de l’Action sociale, tant que ces cadres sont là, le pays ne va pas bouger. Ils sont en train de faire du mauvais travail, c’est des cadres véreux, des cadres à dénoncer. Le directeur de l’Action social est corrompu, c’est lui qui est en train de vendre nos matricules à des inconnus. On est sur le terrain on ne nous paye pas, on fait le volontariat. Le ministre Kiridi est au courant, le Président de la république est au courant, tous nos responsables sont au courant. Donc si aujourd’hui vous voyez qu’on réagit comme ça, c’est parce qu’on est à bout de souffle, on ne sait plus à quel saint se vouer. »

Mona Nanamo, assistant social, déployé à Bossou, explique qu’« il devait y avoir plus de personnes qu’il y a actuellement ici. Mais au moment où nous parlons, il y a certains de nos amis qui sont dans les communes de convergences, ils sont en train de travailler. »

Baldé Fatoumata Binta, regrette d’avoir « exposé nos vies, on s’est sacrifié pour la réinsertion et l’intégration des familles victimes Ebola, on nous a promis qu’à la fin du projet, ils vont nous intégrer à la fonction publique. A notre grande surprise, on nous annonce qu’il y a une liste qui est sortie et on vient, on retrouve même des électriciens dedans. On ne retrouve que 25 personnes du groupe des 120, les 95 autres qui restent on ne voit même pas leurs noms à plus forte raison leurs matricules ».  

Au moment où nous quittions les lieux, une équipe chargée de régler ce problème par des négociations avait été constituée sur instruction de Mme le ministre de l’Action sociale.

Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com

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