Censure

Conflit/héritage à Cobayah (Conakry) / Fanta Camara accuse le fils ainé de son défunt mari de l’avoir battue à sang et détruit ses biens

Quinze ans après la mort de son époux, feu Aboubacar Sidiki Camara, dame Fanta Camara se dit obligée de quitter, il y a quelques semaines, la maison dans laquelle elle vivait. Pour cause, elle pointe un doigt accusateur sur un certain Amadou Camara, âgé d’une trentaine d’années, qui se trouve être le fils ainé d’Aboubacar Sidiki Camara, et qui voudrait à tout prix récupérer l’héritage de son défunt père.

Se confiant à la rédaction de Guinee7.com, Fanta Camara dit être contrainte par « des attitudes violentes » d’Amadou Camara et sa femme, en complicité avec certains membres de la famille de son défunt mari (Aboubacar Sidiki Camara), de quitter momentanément sa maison de trois chambres-salon, au risque de perdre sa vie. Maison dans laquelle elle a vécu avec son unique fille, ZénabCamara, et un autre enfant, au quartier Cobayah, dans la commune de Ratoma, depuis la mort de son mari.

Injures, engueulades, coups et blessures sont entre autres malheurs dont notre interlocutrice (Fanta Camara) se dit être victime depuis l’aménagement d’Amadou Camara et sa petite famille dans la maison, il y a plus d’une année.

Dans ses explications, Fanta Camara a d’abord rappelé qu’il y avait eu des discussions entre elle et des membres de sa belle-famille, pour un éventuel déménagement d’Amadou Camara auprès d’elle et sa fille dans ladite maison. « Mais je leur ai toujours dit qu’il n’y a pas de place ; c’est une maison de trois chambres et un salon. Du coup, ils ont profité de mon voyage sur Kankan, pour venir casser la porte et endommager certains de mes objets (armoires, lits…) Donc, ils ont emménagé dans la maison pendant que moi j’étais à Kankan. Mais c’est avec la complicité des frères de mon défunt mari, parce qu’il (Amadou Camara, Ndlr) a lui-même affirmé que ce sont ces derniers qui lui ont dit que je suis en déplacement et de profiter en ce moment pour aller faire ce qu’ils ont à faire ; donc ils sont venus gâter tous mes biens ».

Comme tu ne veux pas sortir de cette maison, je vais te tuer et si je te tue, tu aurais perdu…

 « À mon retour, poursuit-elle, nous sommes restés comme ça, eux ils étaient trois là-bas, moi j’étais seule avec mes deux enfants ; donc, on est resté comme ça. Mais chaque fois, il y a des disputes entre nous. Un jour, je suis allée à la prière, à mon retour, j’ai trouvé qu’il (Amadou Camara, Ndlr) a dérangé des objets dans mon salon, il a installé sa télévision, et c’est là que la bagarre a commencé. Je lui ai dit qu’il est venu gâter mes objets la fois dernière et je n’ai rien dit, il veut maintenant déranger des objets dans mon salon. Je lui ai donc dit que je ne pourrais pas accepter cela. Du coup, on s’est bagarré et on nous a envoyés à la gendarmerie de Cobayah, mais ces agents ont rejoint sa cause. Ils (les gendarmes, Ndlr) m’ont effrayée en disant que moi, mon enfant est une fille et lui il est le premier fils ; donc il a le plein droit de revenir chez son père… Ces gendarmes nous ont donc mis dans un véhicule et nous sommes tous revenus à la maison. Ensuite, ils (les gendarmes, Ndlr) m’ont demandé de faire descendre ma photo, pour que le jeune place sa télé à cet endroit et qu’entre ma cuisine et mon magasin que je prenne un côté et que le jeune aussi prenne l’autre côté. Mais finalement, on ne s’est pas compris avec ces gendarmes ».

Selon Fanta Camara, sa belle-famille était au courant de tout ce qui se passait, mais n’a jamais daigné intervenir dans cette affaire. « Donc, nous sommes restés dans ces petits problèmes jusqu’au lendemain de la fête du Ramadan, on s’est encore bagarré et il m’a blessée. Ce jour-là, j’étais dans la chambre et en sortant, je me suis croisée avec lui (Amadou Camara, Ndlr) dans le couloir, il m’a menacée en disant : « Comme tu ne veux pas sortir de cette maison, je vais te tuer et si je te tue, tu aurais perdu… Je vais te tuer et tuer tous les enfants qui sont avec toi, ici ». Pendant que nous étions en train de faire ces échanges, sa femme est venue se jeter sur moi, lui aussi il a pris un bois et il m’a tapée dans le dos à trois reprises. L’étudiant qui vit avec eux aussi s’est mêlé de la danse et ils m’ont battue à trois. On est parti au commissariat de Wanindara, ces policiers nous ont transportés à l’hôpital, chez le médecin légiste, Dr. Hassane Bah. Mais le papier que Dr. Hassane m’avait remis, ils ont enlevé ce papier dans les dossiers, parce que c’est une complicité organisée ».

je m’entretiens avec mon avocat et je vous ferai signe ensuite

« Nous avons porté plainte à la justice, mais je ne comprends pas trop la situation de mon avocat. Sinon cela fait trois mois que nous sommes au niveau de la justice. Et chaque fois qu’il se jette sur moi, j’informe mon avocat. Pour la première fois, quand j’ai informé mon avocat, ce dernier m’a instruit d’aller à la DPJ (Direction de la police Judiciaire) et j’ai également pris des papiers à l’hôpital ; mais rien n’en est sorti encore. Pour cette deuxième fois aussi, je suis allée montrer mon corps à mon avocat et j’ai fait d’autres démarches, mais finalement ils disent toujours de continuer à cohabiter ensemble dans la maison,et personne ne touche à son prochain. Mais chaque fois, c’est lui qui me provoque. C’est suite à cela que mon enfant m’a dit cette fois-ci, de quitter d’abord cette maison, pour qu’ils ne finissent pas par me tuer », a-t-elle conclu.

Contacté par notre rédaction pour sa version des faits, le principal accusé, Amadou Camara, nous a répondu en ces mots : « Je suis réellement disponible à vous parler, mais acceptez que je m’entretienne avec mon avocat et je vous ferai signe ensuite ».

Mohamed Soumah pour Guinee7.com

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