Censure

Economie/Corruption : les fraudeurs « ne prennent jamais de congé » (expert)

Un expert comptable, Thierry Ballot, a dressé, mercredi, 10 décembre, le profil des fraudeurs au sein d’une entreprise ou d’une administration qui, selon lui, « ne prennent jamais de congé »,  a rapporté l’Agence Ivoirienne de Presse (AIP).

« En général, le fraudeur n’aime pas aller en congé parce que pendant cette période son système peut être découvert en son absence », a décrit Thierry Ballot du cabinet KPMG, lors d’un séminaire sur le thème « Prévention et détection de la fraude financière ».

Ce séminaire a été initié à l’intention de membres de comités de direction, de directeurs d’affaires administratives et financières, de contrôleurs de gestion, d’auditeurs.

Thierry Ballot qui intervenait à cette tribune avec Me Traoré Bakary, avocat au barreau d’Abidjan, a ajouté que les fraudeurs se recrutent pour la plupart chez les hommes âgés de 35 à 50 ans.

« Ils connaissent bien l’entreprise, ses mécanismes, ses failles parce qu’ils y ont passé un certain temps. Ils n’ont jamais écopé de sanctions professionnelles et habituellement ce sont des gens à qui on fait confiance a priori », a-t-il fait remarquer.

D’autres indices comme des agents vivant au-dessus de leurs moyens ou entretenant des liens d’amitié trop étroits avec les clients et fournisseurs devraient attirer l’attention sur la probabilité de l’existence d’une situation éventuelle de fraude, a-t-il encore suggéré.

Organisé par l’Institut National des Administrateurs de Côte d’Ivoire (INAD-CI), ce séminaire visait à outiller les participants sur la manière de gérer le risque de fraude, de prévenir, détecter, investiguer les cas de fraude et de récupérer son préjudice.

Il s’est tenu au lendemain de la célébration de la Journée internationale de lutte contre la corruption qui avait pour thème, cette année, « Rompez avec les chaînes de la corruption ».

Selon la présidente de l’INAD-CI, Viviane Zunon Kipré, les objectifs du séminaire étaient de « vaincre cette hydre » par la tolérance zéro contre la corruption, la saine application des règles de concurrence loyale, la promotion d’un cadre de travail où règnent l’équité, la justice et la transparence, tout comme par l’appui aux systèmes éducatif et sanitaire gangrénés par la corruption.

Les préjudices de la fraude financière sur l’économie ivoirienne s’évaluent à plus de 300 milliards de FCFA par an.

Pour lutter contre ce fléau, le gouvernement a créé, en 2013, une Haute autorité de la bonne gouvernance (HABG) dirigée par le magistrat René François Aphing  Kouassi.

Fonctionnelle depuis septembre, cette institution est chargée d’élaborer une stratégie nationale de lutte contre la corruption, de superviser et de coordonner toutes les politiques de prévention et de lutte contre la corruption.

AIP

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