Censure

En Guinée, seulement 20% des gens qui opèrent dans les médias sont journalistes professionnels (rapport d’étude)

En compagnie de ses partenaires technique et financier, la Haute Autorité de la Communication (HAC) a procédé, ce mardi, à la présentation des résultats du projet « Appui pour une régulation performante de la Haute Autorité de la Communication ».

Financé par OSIWA et exécuté par l’ONG « STAT VIEW International », ce projet d’études vise à faire l’état des lieux avec des informations qualitatives pertinentes et des données quantitatives fiables qui permettraient d’assainir l’environnement des médias audiovisuels guinéens.

Après dix jours d’activité sur le terrain, le directeur de « STAT VIEW International », Aliou Barry, a précisé qu’en matière de résultat le paysage médiatique guinéen est composé de médias publics et 70 stations de médias privés, en tout cas qui sont reconnus, dont 64 radios et 6 télévisions. Avant de souligner que le métier de journaliste est exercé en Guinée par « des personnes qui ne sont pas en général professionnelles, parce qu’il n’y a que 20% des gens qui opèrent dans le secteur, qui sont des journalistes ou en tout cas qui ont un diplôme en relation avec le travail qu’ils sont en train d’exercer ».

« Ceux qui exercent dans ce métier dans les médias audiovisuels, poursuit-il, ne sont pas affiliés à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) et n’ont pas non plus de cartes de presse, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas reconnus par la Haute Autorité de la Communication. Et pire que ça, c’est qu’ils n’ont pas de contrats et ces contrats avec les patrons de médias, c’est ce qui devrait leur ouvrir la porte vers la carte professionnelle de la HAC, mais aussi leur inscription au niveau de la CNSS ».

Par la suite, Aliou Barry s’est également penché sur les reproches faits par les auditeurs et téléspectateurs qu’ils ont rencontrés au cours de leurs travaux sur le terrain. « Fondamentalement, ce que reprochent les auditeurs et téléspectateurs de ce qui leur est offert, ce que la plupart des émissions portent sur la politique. Il n’y a pas diversification, leur besoin n’est pas totalement couvert. Les auditeurs et les spectateurs auraient souhaité aujourd’hui avoir beaucoup plus de temps consacré à des émissions portant par exemple sur des questions d’éducation civique », a-t-il fait savoir.

En matière de recommandation, le directeur de l’ONG « STAT VIEW International », a insisté sur la professionnalisation du métier de journaliste à travers des formations, ainsi que l’amélioration des conditions de vie et de travail des hommes de média.

Il a également souligné qu’« il faut faire en sorte qu’il y ait des rencontres sur une base régulière entre les régulateurs (HAC) et les responsables des médias, donc les journalistes».

À noter que cette présentation publique sera suivie d’un atelier de formation à l’intention des journalistes, qui se tiendra du 26 au 29 novembre sur le thème central : « comment réduire le gap entre les besoins de l’audience et les offres des radios et télévisions. »

Mohamed Soumah pour Guinee7.com 

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