Censure

En quittant le PADES pour le RPG, le dissident en chef précise que leur démobilisation est de « zéro franc » et « sans contrepartie »

C’est pour annoncer officiellement leur démission du parti PADES et justifier leur adhésion au RPG Arc-en-ciel, que les « Cadres démissionnaires du parti PADES » autrement appelés « Mouvement Aidez-moi à vous aider », ont animée une conférence de presse, ce mardi, à la Maison de la presse de Kipé, à Conakry.

Tout d’abord, le président Nanka Moussa Kaba a signalé que leur « démobilisation pour venir vers le RPG Arc-en-ciel » est de « zéro franc » et « sans contrepartie », tout en signalant « que le RPG est un allié traditionnel et originel du PADES ».

Ensuite, pour les raisons qui, entre autres, les ont fait démissionner de ce parti, Nanka Moussa Kaba a fait état de « dysfonctionnements et violations des textes par les premiers responsables ». Parmi celles-ci apparaissent « la décision unilatérale du parti d’appartenir au FNDC et à la CODE ; qui sont deux structures qui veulent priver le Guinéen de son droit légitime de se prononcer librement sur sa destinée et de la façon dont il compte la mener ; l’absence du bureau politique national après plus de 2 ans d’existence… »

Détaillant plus loin ces dysfonctionnements, il ajoute : « Cela fait maintenant deux ans et demi que ce parti a été créé, et nulle part, dans aucune partie des textes qui régissent son fonctionnement, vous ne trouverez la place pour la coordination. Maintenant, nous, on se demande pourquoi et par quelle magie on peut fabriquer trois coordinations à la tête de ce parti-là ? Coordination chargée des questions administratives ; coordination chargée des associations politiques ; coordination chargée de la mobilisation. Et chaque coordinateur a derrière lui un lobby, qui a fini par prendre en otage le parti. Et vous savez qu’en tant qu’intellectuels, et si vous avez une certaine ambition de faire carrière en politique, ce sont des choses qu’on ne peut pas digérer facilement ».

Par ailleurs, Nanka Moussa Kaba a fait cas des facteurs qui les motivent, lui et ses compagnons, à rejoindre le parti au pouvoir ; il a notamment marqué leur impression face aux « résultats élogieux obtenus par la gouvernance du Pr Alpha Condé » avant d’énumérer : « La réalisation de plusieurs transversales routières à Conakry, sans oublier la route de Matoto-Coyah, ont permis aujourd’hui de faciliter la mobilité des citoyens et leurs biens, aussi bien dans la capitale que dans les grandes agglomérations voisines ; la réalisation de Kaléta et l’achèvement  de Souapiti permettront à coup sûr de mettre fin aux délestages intempestifs du courant électrique en Guinée ».

A son entendement sur l’effectif de ce front, il a laissé entendre que : « Le nombre ne fait que grandir tous le sjours. Aujourd’hui, je le dis haut et fort, vous avez déjà nos représentants de Ratoma, de Kaloum, de Dixinn ; cela veut dire que sur les cinq communes de Conakry, il y a trois communes officiellement avec moi ».

Représentant le parti RPG, Souleymane Keita a fait savoir que : « Nous, nous sommes rassurés que les enjeux futurs qui nous attendent qui vont être relevés avec assez de dextérité, il s’agit notamment des élections législatives en vue que nous comptons remporter à la majorité absolue, mais aussi le projet de la nouvelle constitution, dont la Guinée a le droit. En tant que jeunes, nous pensons que tous jeunes de Guinée devaient souscrire à cela. Parce que cela sera le plus beau cadeau que le professeur Alpha lèguera à la génération montante. Parce que notre pays a besoin. Nous n’allons faire aucune compromission avec des leaders égarés. Qui vont prétendre être aujourd’hui les donneurs de leçons de bonne gouvernance ou de démocratie, ils n’auront plus leur place. Donc, nous sommes très contents (sic)».

A rappeler, que des cadres comme Ismaël Touré, coordinateur du PADES dans la commune de Dixinn, Lévy Saint-Etienne Thowac, tête de liste de la coalition lors de la dernière élection communale à Ratoma, Alsény Traoré, chargé de communication dans la commune de Dixinn, Ibrahima Sory Camara, responsable dans la commune de Kaloum, tous se réclamant anciens du parti PADES, ont pris part à cette conférence.

Le défi lancé aux détracteurs

Répondant à une question, selon laquelle il serait accusé d’avoir détourné près d’un milliard de francs lors de sa gestion des finances de l’université Kofi Annan du Dr Ousmane Kaba, Nanka Moussa Kaba a lancé un défi à ses détracteurs.

Répondant à la question, il a estimé que : « Vous avez appris, un sorcier vous a informé là-bas, que moi, j’ai été licencié pour un détournement de près d’un milliard. Cela fait frémir franchement. Là, je vais vous dire qu’actuellement, pour ceux qui me connaissent jusqu’à chez moi, je n’ai même pas de voiture ou de moto. Et que cela me fait un an que j’ai été licencié. Moi, je pense que la place des voleurs, c’est en prison. Celui qui te l’a dit, pousse-le, s’il a une étincelle de dignité en lui, qu’il porte plainte contre moi. Tu lui dis que je t’ai répondu que cela fait un an que je marche librement dans les rues de Conakry. Je respire l’air libre de Conakry, je dors tranquillement chez moi. Pas la moindre plainte (…) C’est des histoires. Moi je ne me reproche absolument rien ».

Il a poursuivi en se défendant ainsi : « (…) Nous sommes dans un pays qui a des juridictions compétentes en cette manière. Cela me gêne, quand j’entends mon nom comme ça, mon égo, cela me touche au plus profond de mon être. Je les incite, exhorte, s’ils sont sûrs de ce qu’ils disent, qu’ils portent plainte contre moi. Je sais que cela me donnera l’occasion, non seulement de montrer que je suis trop loin de ce à quoi ils veulent m’associer, mais aussi que s’il y a un voleur à chercher, je leur indiquerai la porte de ce voleur ».

Enfin, il a fait savoir que : « Mes amis qui étaient avec moi dans le service, ils le savent. Depuis 2013, quand j’ai mis à Koffi Annan, Millimono, je dis haut et fort son nom ; il a ses amis ici. Je lui ai toujours dit que je ne me sens pas à l’aise dans la gestion de Koffi. Parce que le genre de personnes qui gèrent cette institution, j’ai l’impression qu’on a à peu près le même comportement, l’orgueil. En mon âme et conscience. Il le sait ; depuis mon entrée à Koffi, je l’ai trouvé là-bas. Je ne me suis jamais senti à l’aise. Lui, le président, Dr Ousmane Kaba, demandez-le-lui, c’est un grand frère à moi, on est du même village. Pendant toute ma période de gestion à Koffi, j’ai été chez lui combien de fois ? Pas une seule fois. Contrairement à ce que tout le monde fait à Koffi, le week-end, on vient le fréquenter, je ne l’ai jamais fait. Pour ne pas qu’il me voit comme il voit les autres personnes ».

Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com

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