Censure

Et si Sèkhoutoureya était la porte d’entrée de tous les escrocs du monde?

« On a même été escroqués ici, je crois que le gouverneur de la Banque centrale le sait. Il y a un homme d’affaires qui est venu et qui a fait des propositions mirobolantes, mais il faut lui payer 300 mille dollars (1 dollars = 9135,70, NDLR). Le gouverneur de la banque (Louceny Nabé, Ndlr) m’a dit ʺprésident, vraiment paye, paye, paye…ʺ J’ai pris dans ma poche et payé 300 mille dollars. Le monsieur a disparu et on n’a plus jamais entendu parler de lui (rires) », il a fallu que le président Alpha Condé se lâche, lors de la conférence diplomatique, pour qu’on comprenne qu’il s’est fait flouer par un escroc.

A l’analyse des propos du président de la République, croire qu’il a été encouragé par le gouverneur de la Banque centrale à payer de « sa » poche une telle somme, relèverait d’une crédulité non ordinaire.

D’abord, parce que la Banque centrale ne gère pas les biens privés du président, mais l’argent du Trésor public. Deuxièmement, la Banque centrale n’a pas pour rôle d’introduire les investisseurs.

En réalité, selon certaines indiscrétions, Alpha Condé, qui ne veut rater aucune « opportunité d’investissement », oriente souvent les escrocs qui demandent les « garanties souveraines » vers la Banque centrale, qui se trouve obligée de donner suite aux recommandations du chef de l’Etat.

Ne voyons-nous d’ailleurs pas tous les soirs à la télé le président Alpha Condé himself recevoir des « investisseurs » de tout acabit, de toutes les nations, pour des projets qui ne se réalisent jamais ?

Les fameux investisseurs tirés à quatre épingles bypassent les ministères sectoriels ou autres services spécialisés comme l’APIP (Agence de promotion des investissements privés) pour étaler leurs « projets » au président. Parfois ils n’ont besoin que de séances photos et de leur élément passé au JT, pour aller arnaquer d’autres à travers le monde. L’image d’Alpha Condé pourrait être utilisée ailleurs comme gage ; si les escrocs ne réussissent pas à l’arnaquer directement.

Pourquoi Alpha Condé ne laisserait pas les services spécialisés recevoir les « investisseurs » et lui, s’occuper d’éventuelles inaugurations ? On sait que le président guinéen aime tout contrôler et tout faire. Cependant, comme dit l’adage, « qui trop embrasse mal étreint ».

Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com

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