Censure

Fermeture des frontières : Les éleveurs de volaille de Labé souffrent le martyre

Prise pendant la fièvre électorale, la décision du gouvernement guinéen de fermer certaines frontières terrestres ne fait pas que des heureux. En effet, depuis la fermeture de la frontière entre la Guinée et le Sénégal, la farine de poisson (aliment qui entre dans l’alimentation des poules) importée du Sénégal devient une denrée rare. « Depuis la fermeture des frontières, nous rencontrons d’énormes difficultés. D’abord, le poisson que nous mélangeons avec du maïs pour l’alimentation des poules provient du Sénégal, aujourd’hui ce poisson ne vient plus en quantité. Avant la fermeture des frontières, on achetait le kilogramme de poisson à 3 000 GNF ; actuellement, le kilogramme se vend à 5 500 GNF. Et même avec ce prix, nous ne gagnons pas. Les commerçants achètent le poisson à Dakar, ils passent par Bamako, pour rejoindre la Guinée via Kourémali. C’est ce long  trajet qui expliquerait cette hausse du prix. Si les poules ne mangent pas l’aliment mélangé avec ce poisson, la ponte dans les fermes va considérablement baisser », nous a confié Mamadou Alpha Diallo, propriétaire d’une ferme avicole de la place.

Les conséquences de cette nouvelle donne ? Une alvéole d’œufs qui se vendait à 30.000 GNF se négocie entre 38.000 GNF et 40.000 GNF.

Autre difficulté à laquelle sont confrontés les acteurs du secteur, c’est l’interdiction, en novembre dernier, faite par les ministres du Commerce, de l’Elevage, et du Budget d’importer du matériel d’élevage recyclé, des produits avicoles, d’oiseaux vivants domestiques et sauvages de certains pays dont les Pays-Bas pour cause de grippe aviaire.  « Le concentré nous vient de la Hollande, les poussins viennent de là-bas, mais l’importateur nous a dit qu’actuellement toute importation est interdite. Donc nous n’avons pas de poussins, et les poules pondeuses qui sont avec nous, sont fatiguées et cela nous fatigue beaucoup. A l’allure où vont les choses nous craignons le pire pour les prochains jours et mois », renchérit-t-il.

Ces derniers temps, plusieurs citoyens de Labé s’intéressent à l’aviculture. Officiellement, ce sont plus de 300 fermes avicoles qui sont recensées par les services de l’élevage dans la préfecture.

Il faut noter que les œufs produits à Labé, sont exportés dans les autres régions du pays et même dans certains pays voisins comme la Guinée-Bissau et la Gambie.

Sam Samoura pour Guinee7.com

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