Censure

Jeux de hasard/ « On ne doit pas les encourager dans un pays », dixit l’économiste Ibrahima Sanoh

Les jeux de hasard prennent de l’ampleur en Guinée. Aujourd’hui, nombreux sont les jeunes qui ne passent pas une journée sans faire un pari. Ces jeux de loterie pourraient conduire la société dans une sorte de course effrénée à l’argent, sans efforts. A en croire l’économiste, Ibrahima Sanoh qui reconnait d’innombrables emplois qu’offrent ces entreprises, mais qui demande à l’Etat de régulariser ce secteur qui est d’une importance cruciale, vu les recettes engrangées par les promoteurs du secteur, notamment guinee games et Pmu Guinée.

En Guinée, tous les jours, les kiosques des jeux de hasard sont envahis par des parieurs qui viennent se faire payer leurs tickets gagnants ou parier à nouveau.

Ce quotidien de ces jeunes est mal perçu par l’économiste Ibrahima Sanoh. Il s’en explique au micro de notre reporter : « dans tous les pays du monde, il y a les jeux de hasard. En Guinée, ils prennent de l’ampleur. Ce qui est à condamner parce que ça conduit un peu la société dans une sorte de course effrénée à l’argent, mais sans aucun effort. C’est la voie la plus facile aujourd’hui », regrette M. Sanoh. Cependant, il reconnait que s’il n’y avait pas ces jeux de hasard en Guinée, « l’Etat aurait pu avoir une pression, une bombe prête à exploser».

Contrairement à d’autres pays, en Guinée, ce sont des sociétés privées qui gèrent ces jeux. Pour certains observateurs, l’Etat ne gagnerait pas beaucoup dans ce secteur. « Si on dit maintenant que l’Etat est en train de perdre, oui peut-être qu’il peut perdre par rapport à la taxation. Par exemple, dans d’autres pays lorsqu’on gagne un certain revenu, on a une retenue à la source », a-t-il indiqué.

Avant d’ajouter qu’il y a un dilemme : « les jeux de hasard, on ne doit pas les encourager dans un pays. Même les pays comme la France, qui les ont encouragés où l’Etat a eu le monopole, c’était d’éviter que les jeux de hasard prolifèrent. C’était une sorte de contrôle de l’activité.

D’ailleurs, on se rend compte maintenant qu’il y a un manque à gagner, que l’Etat peut bien s’en débarrasser et la société n’en dépend pas beaucoup. Mais comme l’Etat crée de l’emploi, il est plutôt en train d’œuvrer de sorte que les gens puissent avoir l’insertion économique. Donc, en ce sens-là, il n’y a pas de risque que les gens s’immiscent au maximum », souligne Ibrahima Sanoh.

Pour lui, mettre ces jeux de hasard sous les auspices de l’autorité « causerait encore beaucoup plus de coûts à l’Etat ». Ainsi, il souhaite que le gouvernement règlemente le secteur. « Ce qu’il peut faire, c’est peut-être d’avoir une loi, une législation très claire par rapport à ça de sorte par exemple à lui permettre de réguler cette activité », a-t-il lancé.

Sadjo Diallo in L’Indépendant 

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