Censure

Kindia/ « Nous ne sommes pas bien outillés contre le COVID19 » Alpha Ousmane Barry, chef du centre de santé de Manquepas

La quasi-totalité des structures sanitaires désemplit à Kindia en cette période de pandémie. Le taux de fréquentation est en baisse considérable. Cette situation fait chemin avec le manque d’outils nécessaires aux médecins locaux pour contrer le covid-19.  

En cette période de pandémie,  plusieurs citoyens de la ville des agrumes ne fréquentent les structures sanitaires où ils venaient se faire soigner. Pour Docteur Diaka Mady Cissé directeur général de l’hôpital régional ‘’Alpha Oumar Diallo’’ de Kindia, la crainte est en lien avec la pandémie en cours.

DR CISSE KINDIA

« Leur crainte réside au fait qu’ils (les potentiels patients) trouvent les services de la protection civile à la porte de l’hôpital pour réglementer la rentrée. La deuxième raison est la prise systématique de la température. Et la troisième, le lavage des mains à l’aide de la solution chlorée. Nous avons connu une chute verticale de fréquentation de nos services sanitaires par les populations.  Soit 50 % de diminution. » A-t-il précisé.

Au  centre de santé  de  Manquepas, le taux de fréquentation par les patients a vachement  diminué en cette période de pandémie. Docteur Alpha  Ousmane Barry, chef  dudit  centre dresse un bilan comparatif en ces termes : « le tableau de fréquentation de nos centres  de santé nous inquiète vraiment à Kindia… Avant, on pouvait faire 60 consultations curatives par jour ici à Manquepas. Aujourd’hui, on ne fait que 3 à 9 consultations par jour. Avant le centre de santé de Manquepas produisait en consultation curative 7 millions GNF de recettes par mois mais depuis l’affaire de coronavirus le chiffre a baissé entre 1 million 5 cent et 2 millions. Donc, ça nous inquiète vraiment. On attendait 144 enfants mensuellement pour la vaccination mais maintenant on ne reçoit que 50 à 60 enfants pour la vaccination. Nous sommes passés par une radio privée de la place pour sensibiliser les parents à envoyer les enfants dans les structures sanitaires pour les faire vacciner mais hélas. Le nombre de femmes enceintes  a aussi beaucoup diminué pour les consultations dans nos centres de santé. Avant, on pouvait recevoir 250 à 300 femmes par mois mais aujourd’hui, on ne reçoit que 40 à 45 femmes par mois. On a vraiment besoin d’aide pour sensibiliser les populations à fréquenter les centres de santé. Les populations ne doivent pas abandonner les structures sanitaires à cause du virus. Nous ne sommes pas là pour tuer les gens ni pour les contaminer mais pour les soigner car c’est pour ça que nous avons prêté serment. »

En outre, le personnel du centre de santé de Manquepas est en manque criard d’outils liés à la lutte contre le COVID-19 relate le Docteur Ousmane Barry : « nous ne sommes  pas bien outillés pour des éventuels cas suspects au centre de santé de Manquepas. Depuis l’apparition de la pandémie, on n’a reçu aucun outil lié à la protection contre ce virus. On se débrouille avec nos propres moyens.  Et les restes des équipements pendant Ebola que nous utilisons dans notre centre de santé à Kindia. »

À la question du respect des procédures en cas de cas suspect, monsieur Barry explique : « lorsqu’on a un cas suspect, on informe notre hiérarchie. C’est à elle aussi d’informer la sienne pour la prise en charge.  Et chacun connaît son rôle dans la boîte pour éviter la propagation du COVID-19. »

Au-delà de tout, ces médecins soutiennent qu’il n’y a aucune crainte à fréquenter les structures sanitaires en cette priode. « Nous demandons aux populations de ne pas avoir peur des structures sanitaires car, aucune structure n’est là pour vous contaminer. Elles sont là pour vous soigner. Qu’on nous aide aussi à avoir des outils liés à la protection contre le COVID19. »

Joseph Bangoura pour guinee7.com

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