Censure

La « bataille diplomatique » de la Guinée / Une histoire méconnue par les jeunes

Le Réseau des femmes du fleuve Mano pour la paix (REFAMP), avec sa présidente, Hadja Saran Daraba Kaba, a animé mardi 27 novembre, une conférence, à l’université Kofi Annan de Guinée, pour raconter aux étudiants l’histoire de la Guinée à travers sa « bataille diplomatique« , entre 1958 et 1970.

Après soixante ans d’indépendance, l’histoire de la Guinée reste méconnue par la plupart des élèves et étudiants du pays. Raison pour laquelle, le REFAMP a entamé une série de conférences-débats dans plusieurs grandes universités et lycées, pour expliquer à ces étudiants, la longue lutte qu’a dû mener le pays sur le plan diplomatique, après son indépendance.

Pour Hadja Saran Daraba Kaba, présidente du réseau, raconter l’histoire de la Guinée à ces étudiants est une manière pour ces jeunes étudiants de mieux connaitre leur histoire, mais aussi de permettre à travers cela, d’instaurer la paix et la dialogue entre les Guinéens : « D’où vient la Guinée ? Nous nous rendons compte de la permanence de la crise sociopolitique dans notre pays. On a fêté le soixantième anniversaire de notre indépendance dans la ferveur, mais nous n’avons pas encore instauré un dialogue franc entre Guinéens. Il se trouve que plus de 2/3 de la population guinéenne ne connait pas l’histoire du pays. Les jeunes, ceux qui ont moins de 35 ans, ne connaissent pas ce qui s’est passé dans ce pays, pour la plupart (…). Cette jeune génération, nous voulons vraiment qu’elle sache qu’elle a un pays dont elle peut être fière ; la république de Guinée est un pays fort, une nation forte qui a un passé à la fois glorieux, des aspects douloureux, c’est vrai, mais ces aspects douloureux, nous devons les assurer. Parce que dans le parcours de toute nation, il y a des parties bonnes, des parties moins bonnes et des parties inacceptables ».

D’où le choix porté sur les grands lycées et universités pour ces conférences, selon Hadja Daraba Saran. « Donc, nous sommes en train de mener une série de conférences dans les universités et les grands lycées, pour leur dire ce qui s’est passé, quitte à chacun d’interpréter les faits historiques, mais au moins, nous serons sur la même longueur d’onde en matière de faits historiques. Parce qu’aujourd’hui, les faits sont présentés en fonction des personnes qui racontent ; le même phénomène est présenté de dix manières différentes en fonction de celui qui explique. Et ça, ça perturbe les jeunes, ça les déboussole, les jeunes n’ont plus de repère, ni moral ni intellectuel ni même politique. Donc c’est pourquoi, c’est important pour nous, en tant qu’organisation travaillant pour la paix et la sécurité, mais aussi défendeurs des droits de l’homme, d’expliquer à cette jeune génération d’où ils viennent ».

A la sortie de cette conférence, les étudiants, très sereins, ont exprimé leur joie de prendre part à ce cours magistral d’histoire.

Boubacar Sylla, étudiant à l’université Kofi Annan de Guinée : ‘‘J’ai suivi la conférence avec beaucoup d’intérêt, avec une personne extrêmement expérimentée et qui a fait ses preuves dans beaucoup de pays et sur le plan national. En tant que jeune, j’ai suivi un véritable cours d’histoire, et je suis très content de ce rappel historique. Aujourd’hui, en tant que jeune, je peux être le transmetteur de cette information auprès de mes amis, de ma famille, pour qu’ils comprennent les défis auxquels la Guinée est confrontée ».

Dans les prochains jours, d’autres grandes universités bénéficieront de cette conférence, pour informer davantage les jeunes sur l’histoire de la Guinée.

Fatoumata Kaba pour Guinee7.com

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