Censure

Le gouvernement au camp de Kalia : Un numéro du cirque (Par Ibrahima S. Traoré)

Comme des ados turbulents qu’on voudrait caser, les membres du gouvernement de la transition ont été envoyés au camp militaire de Kalia, pour dit-on, réfléchir à des projets de société pour nous. Ou plutôt pour parler comme le colonel Doumbouya, chef de la Transition, se « faire plaisir » dans un camp militaire où la règle est l’ordre et l’ordonnancement.

Mohamed Béavogui et ses hommes ont sacrifié à cette injonction en profitant à l’excès du séjour des 48 heures pour envahir les réseaux sociaux avec des photos folkloriques. Au point de choquer bon nombre de Guinéens qui dénoncent le caractère peu sérieux de la démarche.

Face au tollé, le premier ministre sur les réseaux sociaux, s’est défendu : Beaucoup de nos compatriotes se posent la question : « pourquoi mes ministres et moi sommes habillés en tenues militaires ». La réponse à cette question est simple. C’est parce que l’armée symbolise, la #discipline, la #rigueur et le #sacrifice. Ces trois mots guideront les pas du gouvernement de transition que j’ai l’honneur de diriger. 

Alors questions : Seule l’armée véhicule ces vertus ? Le civil a-t-il besoin forcément de la discipline militaire pour diriger un gouvernement ?

Par ailleurs, aller dans un camp en treillis casse avec l’esprit du colonel Doumbouya et plus largement du CNRD qui vend l’idée géniale selon laquelle, l’armée a pris le pouvoir en mettant en place un gouvernement entièrement de civils. Autre question : ça sert à quoi de mettre en place un gouvernement de civils s’il faut lui imposer une méthode militaire pour gouverner ? Qu’on se le tienne pour dit : dans un camp militaire, la hiérarchie commande, les autres exécutent. Ce qui est naturellement diffèrent de gouverner.

En un mot ou en quatre, nous sommes suffisamment commandés par le CNRD, que Béavogui sorte du cirque pour nous gouverner. Et c’est tousss !

 

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