Censure

Littérature / ‘‘Mouroutigui ou le sabre du refus’’, 5eme roman de Yamoussa Sidibé

C’est devant un public constitué de journalistes, d’écrivains et de sympathisants, que l’ex-directeur général de la Radiodiffusion télévision guinéenne (RTG) a présenté, ce jeudi 15 novembre, son cinquième ouvrage intitulé « Mouroutigui ou le sabre du refus », à la Maison des écrivains, sise au quartier Taouyah, à Conakry.

Paru aux éditions Harmattan Guinée, ce roman de 177 pages relate dans une histoire partiellement fictive, la vie du célèbre résistant guinéen, l’Almamy Samory Touré, à travers un héros fictif qu’il a nommé « Sonamory ».

Parlant du contexte de son œuvre, l’auteur affirme : « Je me suis réfugié dans le 19ème siècle pour aborder le présent. Parce que Samory a dit Non ; quand il l’a dit, il est mort dans la misère, seul sur une ile ; juste à côté, à l’ouest, il y avait un autre grand, Boubacar Biro, qui a non et a dit aux Européens : Vous allez peut être vous installer au Fouta, mais cela sera seulement après ma mort ; et vous savez comment il est mort. Revenons un peu à notre siècle ; ceci n’est pas dans le livre, mais c’est le sens du livre ; nous avons dit Non, le 28 septembre 1958, d’autres au même moment ont dit Oui, comment comprendre aujourd’hui que pour trouver le bonheur, nos enfants partent dans le pays de ceux qui ont dit Oui, pour s’instruire, pour chercher à manger ? Ce sont des questions que je me suis posé et auxquelles j’ai refusé de répondre dans le livre. J’ai travaillé à titiller l’intelligence des uns et des autres, pour que chacun y réfléchisse et qu’on trouve une solution ».

Donnant le sens du titre, il explique que « Sonamory veut dire Mory, fils de Sona. Donc dans ce roman, ce grand résistant a dit, quand il a réussi à maitriser le Manding, il a dit qu’il n’est plus Kèlètigui, parce que ses oncles l’avait élevé au grade de Kèlètigui, il dit qu’il est plus que Kèlètigui, il a été élevé au grade de Mouroutigui qui est le grade suprême dans l’armée. Mais à ce titre, l’éditeur européen a voulu que je colle à côté, un titre français ; si on traduisait littéralement, ça allait donner « le maitre du sabre ». Donc j’ai voulu donner un titre qui résume le livre, pour dire « le sabre du refus », un homme qui dit non, qui a maintenant les moyens de dire non, parce qu’il détient le sabre ».

 

Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com

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