Censure

Makanéra persiste et signe : ‘‘Je suis opposé à la dépénalisation des délits de presse… C’est anticonstitutionnel’’

Alhousseine Makanéra Kaké, président du parti FND (Front National pour le Développement) et ancien ministre de la Communication, a réaffirmé sa position face à la dépénalisation des délits de presse en République de Guinée, chose qui, selon lui, est anticonstitutionnelle. Il l’a fait savoir au cours d’une conférence qu’il a récemment animée à Conakry.dépénalisation

« La dépénalisation des délits de presse ne signifie pas liberté de presse. Pour preuve, nous (la Guinée, ndlr) sommes classés loin dernière où il n’y a pas de dépénalisation des délits de presse. Je persiste et je signe que je suis opposé à la dépénalisation des délits de presse, pour la simple raison que c’est anticonstitutionnel », a fait entendre Makanéra, à l’entame de ses propos.

« Notre constitution, poursuit-il, dispose que tous les Guinéens sont égaux devant la loi. Maintenant, si une catégorie de Guinéens, qui peuvent tout dire, diffamation, accusation…, parce qu’ils sont derrière le micro et que celui qui est accusé ne peut pas, lui, poursuivre en pénal, mais si c’est l’inverse lui, il est poursuivi en pénal ; ou est la justice ? »

Pour le leader du FND, certains hommes de médias guinéens se servent de leur métier pour régler des comptes à des citoyens. « J’en ai été victime ; je peux mesurer ce que ça fait comme mal à quelqu’un. Mon épouse qui n’a jamais fait un travail salarié, qui n’a jamais eu un contrat avec l’État, a été accusée ici, dans une émission, non la moindre, d’avoir détourné 8 milliards de francs guinéens. Les gens ont chanté un peu partout », a-t-il expliqué.

A cet effet, l’ex-ministre de la Communication a précisé que le combat qu’il a toujours mené est celui des journalistes qui respectent l’éthique et la déontologie de leur métier. « Je suis celui qui, quand j’étais en fonction, s’est battu pour la liberté de la presse. Tout au long de ma fonction de ministre, j’ai refusé les subventions que la presse paye à l’État, Martine Condé (Présidente de la HAC, ndlr) est mon témoin ».

Par ailleurs, Makanéra a ajouté : « Notre constitution a beaucoup évolué, mais les gens ne tiennent pas compte tellement, parce qu’il y a une disposition qu’on appelle « l’exception d’inconstitutionnalité ». Cette exception dispose que lorsqu’une loi n’est pas conforme à la constitution, on ne peut vous l’appliquer, mais on ne fait pas usage de cette disposition ».

Mohamed Soumah pour Guinee7.com

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