Censure

Mines/ Accusée «d’escroquerie», la société AGB2A réagit

Face à la presse vendredi, Claude Lorcy, administrateur général du consortium sino-guinéen, Alliance guinéenne de bauxite, d’alumine et d’aluminium (AGB2A), a donné des précisions sur la nature d’une procédure judiciaire déclenchée à son encontre par le tribunal de Kaloum suite à la requête d’actionnaires minoritaires.

De prime abord, l’administrateur indique que le consortium AGB2A n’a «rien à se reprocher».

Selon lui, cette affaire est la résultante d’une incompréhension interne entre les actionnaires majoritaire et minoritaire. Le problème serait « porté par des actionnaires minoritaires de notre actionnaire minoritaire. Ils sont mécontents, parce qu’ils considèrent qu’ils devraient avoir la gestion de la commercialisation de notre bauxite. Ce qui n’a jamais été négocié. On a juste négocié un accord classique de partenariat. SD Mining a 42%, la partie guinéenne a 58%. Et leur 42% leur permettront d’avoir la part des bénéfices qui leur est due une fois que la société sera en mesure de faire des bénéfices. Nous devons tout d’abord payer nos charges d’exploitation et rembourser nos emprunts », explique-t-il. 

Avant de détailler plus loin que dans la plainte, « ils disent que nous avons exporté de la bauxite vers des destinations inconnues. Comment peut-on faire des choses pareilles ? On a vendu le premier bateau à Bao Metals et c’est la directrice de cette société, très petit actionnaire de SD Mining, qui porte plainte aujourd’hui. Elle voudrait avoir l’exclusivité des ventes. On a dit non ! Nous on vend aux usines d’alumine. On ne va pas aller laisser des marges à quelqu’un en Chine qui est incapable de nous fournir un quelconque service. On vend directement aux utilisateurs de la bauxite…Pour l’instant, notre capacité de production est seulement de 200 mille tonnes par mois ».

Par ailleurs, il précise que les auteurs de la plainte n’ont fait aucune revendication à l’interne avant de choisir la voie judiciaire.

Par rapport à cette action judiciaire, il rappelle: « Le 5 janvier, on reçoit une convocation pour le 18, qui nous dit voilà, il y a des gens qui ont porté plainte contre vous. Sans nous donner aucune information sur le pourquoi de la plainte (…) Le lendemain le 6, on reçoit la notification, l’ordonnance de saisie. Pour nous, c’est catastrophique. Une ordonnance de saisie sur un bateau qu’on est en train de charger, notre seul revenu c’est la bauxite. On réagit très vite, on fait venir nos avocats et immédiatement ils se rendent au tribunal. Ils expliquent au juge l’impact désastreux d’une telle décision sur la société. Celui-ci, sur la base de ces informations, réévalue sa décision et effectivement, nous autorise à travailler en levant cette saisie. La justice va nous entendre le 18, et la justice décidera si on a fait quelque chose de mal ou pas dans un processus judiciaire normal. La justice poussera ses investigations. Et moi je fais confiance à la justice. »  

Pour l’heure, « AGB2A emploie 433 personnes et ses principaux cadres opérationnels sont des Guinéens très expérimentés », il compte bien réussir à continuer ses actions sociales dans la zone de Boffa en parallèle avec son développement économique. «La société mène des actions fortes dans le soutien des populations à Boffa. On soutient l’éducation dans la zone de Boffa, la santé. Nous finançons des écoles », fait remarquer M. Lorcy.


Avant d’assurer que c’est le consortium AGB2A qui décide de sa clientèle en fonction de sa stratégie commerciale : « Après la vente de sa bauxite, les recettes, rapatriées en Guinée permettent la poursuite de nos investissements et le respect de nos engagements.»

Cette société qui a démarré ses activités d’exportation en mai 2020 vise à accroître progressivement ses exportations annuelles et à les porter à 5millions de tonnes/an

Abdou Lory Sylla pour guinee7.com

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