Censure

Non, mon cher frère Nanfo, la prière en malinké est illégale et invalide! (Par Koutoubou Moustapha SANO)

En effet je suis peiné par la témérité inexplicable de mon cher frère Nanfo Ismail Diaby, par rapport à son refus obstiné d’arrêter de prier et faire prier en langue malinké, malgré tant d’efforts intellectuels et moult débats contradictoires au cours desquels il lui a été montré suffisamment la faiblesse de ses arguments et la déficience de ses preuves!

Certainement je suis outré par son incapacité intellectuelle notoire et la naïveté de ses défenseurs de pouvoir faire la différence élémentaire entre une langue et ses traductions d’une part, et entre une langue et ses interprétations d’autre part.

Naturellement je suis très scandalisé par leur refus catégorique d’admettre que le saint Coran par définition est la parole de Dieu qui a été révélée au Prophète Mohammed, Paix et Salut sur Lui, par l’intermédiaire de l’ange Gabriel, mot pour mot et lettre pour lettre. Par conséquent le Coran est divin et  sacré, intouchable, irremplaçable et inchangeable. Mieux, aucun livre ni aucune écriture ne pourrait l’égaler ou lui être comparé!

Oui, je suis consterné par l’amalgame fait par nos amis promoteurs et défenseurs de cette idée, qui s’obstinent à considérer les traductions et les interprétations du saint Coran comme le saint Coran lui-même, alors même que ces traductions et interprétations sont purement et simplement des œuvres humaines sujettes aux erreurs et aux fautes! 

Aurement dit, elles ne sont ni divines ni sacrées. Conséquemment, elles sont changeables, touchables et remplaçables!!

Assurément je suis atterré par la méconnaissance de mon frère Nanfo et ses défenseurs que la récitation de la surat fatihah en langue arabe est un pilier obligatoire indispensable pour la validité de la prière. Et pour cause, cette récitation est égale à s’agenouiller et à se prosterner. Tous font parties des 14 piliers vitaux et essentiels de la prière.
En d’autres termes, réciter la traduction ou l’interprétation de la fatihah et d’autres verset du saint Coran rend la prière invalide et nulle pour défaut d’absence un pilier impérieux!

Indubitablement je suis très outragé par les bravades de Nanfo et de ses amis qui visent désespérément à légaliser la soi-disant prière dans la langue malinké tout en faisant référence à certains versets du saint Coran même, alors que le ce livre saint ne contient aucun verset dont il pourrait se prévaloir directement ou indirectement pour justifier leur fanfaronnade infondée!

Sûrement je me sens très las d’entendre sur tous les toits et dans les réseaux sociaux leur argument central qui tourne  autour de la soi-disant absence d’interdiction directe ou indirecte de prier dans une autre langue dans le saint Coran. Ces prétentieux sembleraient ignorer le principe juridique connu de tous les juristes qui voudrait qu’aucune dévotion ne serait légale et valide si elle n’a pas été dictée et autorisée par le saint Coran et la tradition du Prophète Muhammad, Paix et Salut sur Lui. 

Ceci dit, c’est à eux، les demandeurs et prétentieux, de prouver qu’il existe des instructions dans le saint Coran et dans la tradition prophétique autorisant à prier dans une autre langue que la langue du saint Coran.
Cela est dû au fait que la légalité et la validité d’un acte ou d’une forme de dévotion devrait être établie par les textes et les jurisprudences. Donc prier en malinké ou dans une autre langue que la langue du Coran devrait être prouvé et justifié!
À cet égard les profanes accrochés à cette idée devraient pouvoir nous montrer les textes coraniques ou prophétiques qui autorisent explicitement la légalité de prier dans une autre langue que la langue du saint Coran! 


Évidemment, j’ai été écœuré par les réactions inattendues et inadmissibles des hors-la-loi qui se sont permis de s’attaquer sauvagement et indignement à une maison de Dieu, ainsi qu’à la famille et au domicile de mon frère Nanfo!

Certes, cet acte ignoble revêt le caractère d’un extrémisme intolérable et d’un fanatisme dangereux qui méritent d’être condamnés et punis immédiatement et avec vigueur. Et pour cause, personne n’a le droit dans un pays normal particulièrement un pays laïque de s’attaquer à un symbole religieux qui n’est autre que la maison du Seigneur. Cette maison, en réalité, n’appartient pas ni à mon frère Nanfo ni à quelqu’un d’autre mais elle appartient à notre Créateur, le Maître de l’univers!
Aussi, la tranquillité et la sainteté de la famille de mon frère Nanfo et Cie et l’intégrité  de leurs biens sont inviolables.
À cet égard, toute agression ou attaque physique ou verbale devraient être sanctionnées par la loi de la République en vigueur.


Enfin, j’ai été très confus de voir le pouvoir public à travers Monsieur le préfet, s’immiscer et se charger personnellement d’interpeller publiquement un citoyen et Cie pour des faits qui ne relèvent point de sa compétence, en lieu et place des services compétents en la matière, à savoir la sécurité et la justice!

De ce qui précède, j’ose croire qu’il va falloir gérer cette problématique avec beaucoup de pondération, d’indulgence, de fermeté et de sérénité en vue de maintenir la cohésion et l’harmonie dans la cité et d’éviter la division et la désolation. 


Des efforts intellectuels structurés  et coordonnés devraient être faits pour démanteler scientifiquement et intellectuellement les soi-disant arguments et preuves prônés par les promoteurs et les défenseurs de la demarche en question.

Le pouvoir public à travers les départements en charge des affaires religieuses et de la sécurité devrait mettre en oeuvre des stratégies religieuses et sécuritaires appropriées devant assurer le maintien de l’ordre, de la stabilité, de la cohésion et d’éviter à la communauté musulmane toute forme de confusion et de déviation dans la pratique de la religion reconnue par les lois de la République.

Je ne saurais terminer cette autre tribune sans réitérer l’illégalité de la prière en malinké et dans toute autre langue que la langue du Coran. Je réitère également l’invalidité de toute prière faite dans une autre langue que la langue du Coran. En d’autres  termes, prier en malinké ou en une autre langue que la langue du Coran est invalie, nul  et  de  nul  effet!

En conséquence, mon frère Nanfo et Cie devraient comprendre que les prières qu’ils font ne sont ni légales ni valides. Ils doivent se repentir et mettre fin à cette pratique illégale et invalide.

Puisse Le Seigneur guider mon frère Nanfo et Cie sur le droit chemin.
Puisse Le Tout Puissant éclairer les esprits et les cœurs de promoteurs et de défenseurs de ce point de vue étrange et inavoué.


Professeur Koutoubou Moustapha SANO
PhD in Laws 

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