Censure

Pêche artisanale : Zoom sur les débarcadères de Conakry

Port de Boulbinet

Dans les débarcadères de Conakry, la pêche artisanale est confrontée à des difficultés liées au manque de matériels de travail, notamment les filets à coton et les moteurs  hors bord,  en cette période des grandes pluies. Pourtant, l’année dernière le chef de l’Etat avait promis de venir en aide   aux pécheurs artisans en les dotant de ces équipements, devant faciliter leurs activités.

La semaine dernière  sous une pluie fine, notre reporter s’est  rendu sur les installations du port artisanal de Bonfi, dont l’activité
principale  est  la pêche.  Ce port situé dans la commune de Matam est  marqué par l’insalubrité qui y règne. Avec des tas d’ordures qui s’amoncèlent sur les lieux, dégageant une odeur pestilentielle. Les femmes venues acheter du poisson, qu’elles fument ensuite, côtoient des pêcheurs en haillons. Le tout  dans un décor fait de boue et d’eaux usées. Bountouraby Camara, la trentaine  fait parti de ces femmes qui tirent leur pitance des produits ramenés par les pêcheurs artisans du port de Bonfi. Elle déplore l’insalubrité des lieux « ce port est très sale, les autorités non qu’à nous aider à rendre ce port propre. En plus, il ya une crise de poissons sur les marchés», dit-elle. Non loin de là, se trouve le bureau du chef de port, Mme Camara Mamaissata Bangoura, qui n’a pas voulu s’exprimer sur le fonctionnement de son port. Préférant laisser cette tâche à son adjoint.

Abdourahamane Camara, c’est son nom  dresse un état des lieux des activités de pêche dans ce quartier de Conakry, où la vie tourne essentiellement autour de ce port. «Avant, on  enregistrait souvent des naufrages chez les pêcheurs en mer. Mais, cette année aucun cas de ce type n’a été enregistré. Nous  remercions le chef de l’Etat pour cela, parce qu’il nous a offerts des gilets de sauvetage pour éviter qu’il y ait des drames en mer», lance notre interlocuteur. Qui va ensuite relever  comme difficulté principale ‘’le manque de filets de pêche.’’ Pour remédier à ce manque, les pêcheurs utilisent des filets en caoutchouc. Chose  qui selon Abdourahamane Camara n’est pas bonne pour la pêche. D’où cet appel adressé au chef de l’Etat, pour qu’il puisse  leur venir en aide,  en les dotant de matériels de pêche. Puis notre interlocuteur de souligner que  ‘’le port de Bonfi est régi par des principes auxquels  les  pêcheurs  sont tenus de se conformer.

En cas de désobéissance, cela  peut conduire à des sanctions’’. Et d’ajouter   que toutes les autorités portières  sont  représentées au
niveau du port de Bonfi. Dans la même commune, existe le port artisanal de  Boussoura,  dont les activités reposent sur le
transport  de passagers,  notamment de la Guinée vers   Sierra Leone.

Pour son bon fonctionnement, les services de sécurité veillent au grain. C’est le cas de la gendarmerie, la douane, la police. On ya
note également la présence de l’Agence Nationale de navigation Maritime (ANAM), ainsi que du service antidrogue et du ministère des Eaux et forets.

Sous l’autorisation du  chef de port, Ibrahima Camara,  l’un des travailleurs du port  n’a   pas manqué de soulever  quelques
difficultés. « Nos barques de transport ne sont pas assurées. On a tout fait pour les faire assurer au niveau des services compétents
mais en vain. Les assureurs disent qu’ils ne les  assurent pas parce qu’elles sont en bois. Pourtant, nous sommes souvent victimes de naufrages. Mais, cette année, il n’y en a pas eu encore fort heureusement. Grâce au don de gilets du président de la République», a révélé Ibrahima Camara.

Abdoul Karim Sylla, membre du syndicat portuaire et directeur  du transport maritime au niveau de ce port livre ses sentiments « tout se passe bien ici, nous travaillons la main dans la main. Toutes les marchandises qui viennent en provenance de  Sierra Leone, les douaniers ont  l’autorisation  de faire payer des taxes aux propriétaires ». Il fait toutefois cas de quelques petits soucis
qu’ils ont en ce moment. Il s’agit de planches en bois exportées de la Sierra Leone par la mer. Mais qu’ils ont du mal à sortir du port de Boussoura, car une fois dehors,   le camion  sera arraisonné par les services des eaux et forêts, vu  que l’importation et l’exportation de bois sont interdites, dit-il.

Du côté du port de pêche de Boulbinet, situé dans la commune de Kaloum, où notre reporter a fait aussi un tour c’est quasiment la même galère.

Abdoulaye forè Bangoura, pêcheur compte leur misère « nos difficultés sont liées au manque de filets à coton, qui ne se trouvent pas sur les marchés guinéens actuellement.  Pourtant, ils nous ont dit que  les filets en caoutchouc  que nous utilisons, ne sont pas  bons pour les poissons. Mais sur les marchés, il n’y a que ça », regrette notre interlocuteur. Qui a aussi mis cette occasion à profit pour demander à Alpha Condé  de tenir sa promesse. Celui-ci avait en effet  promis du matériel de travail aux pêcheurs artisans.

 M. Soumah, chef de port de Boulbinet abonde dans le même sens, en demandant l’aide du président.

In L’Indépendant, partenaire de guinee7.com

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