Censure

Pour une fois et il était temps (Par Boubacar 1 Barry)

Louis M’Bemba Soumah

 

Comme on a l’habitude de le dire, l’âme vit d’espoir, donc je puis dire que j’ai eu raison de ne jamais désespérer malgré la situation délétère de la Guinée de par le fait d’une gouvernance obsolète et ignoble. Cet espoir est le fruit de la sincérité, de la lucidité et de la bravoure dont a été capable un homme, un syndicaliste : Louis M’Bemba Soumah. C’était à l’occasion de la fête du 1er mai 2015 devant des travailleurs et autres membres du gouvernement en plus du président  Alpha Condé.

Il m’est arrivé un moment où je me posais la question suivante : N’avons-nous pas un seul homme intègre, même dans les rangs du RPG arc-en-ciel pour dire la vérité ?

Et voilà qu’après avoir suivi l’intervention de Louis M’Bemba Soumah qui a fait une peinture sérieuse et impartiale de la situation nationale avec une certaine lucidité et une audace digne d’un combattant du peuple, je trouve que l’espoir est encore permis. Dans son manifeste il nous a montré la figure réelle de la vie sociale en Guinée, un pays où d’après lui-même : « L’insécurité s’est imposée comme une fatalité, n’épargnant ni ville ni village, ni le moindre axe routier ».

Et sur le plan politique, d’aucuns diront que son intervention était trop politique. Mais ce serait sans savoir que depuis toujours le syndicalisme et la politique sont liés de surcroit en Guinée, pays ayant obtenu son indépendance de par la lutte syndicale sans aussi oublier la force syndicale qui a fait vaciller le régime mourant de Lansana Conté à travers les événements de 2006-2007. Et en dehors de tout cela, syndicat et pouvoir politique ont toujours travaillé ensemble dans le souci d’améliorer le sort des travailleurs qui sont des enfants de la République, donc une partie du peuple. Ce qui pourrait bien dans ce cas justifier son intervention dénonciatrice de nos fameux dirigeants quand il dit :

« Ce qui est surtout regrettable, c’est que, ce sont encore les mêmes, qui étaient autour de la table, avec la même motivation, avec les mêmes objectifs, qui aujourd’hui violent les pactes, et les engagements, remettant même en cause les principes de base et les fondements de la nation » avant de faire ce noble rappel qui a sonné l’orgueil et la colère d’Alpha Condé: « Il n’est un secret pour personne, que de l’histoire de nos nations, tous ceux des politiques qui ont cru en cette forme d’escalier, pour accéder au pouvoir sont soit en prison, au  CPI, soit dans un coin de cimetière sans tirer profit »

Nous avons souvent eu droit en Guinée à des discours démagogiques de nos responsables devant les différents présidents que nous avons eus. Même hier, ils n’étaient pas nombreux à déroger à la règle. Ce fut par exemple le cas du syndicaliste Amadou Diallo qui cherche je ne sais quelle faveur de la part de ce gouvernement qui l’a pourtant bien malmené dans la conquête de la direction de la centrale CNTG qu’il dit représenter.

Mais comme chacun est ce qu’il est, la loi de la nature reste la loi de la nature. Je me réjouis ici une fois de plus du temps que j’ai accordé à cet homme à bord d’un avion en provenance de Paris pour Conakry en 2014. Une occasion que nous avions mise à profit pour discuter de différents aspects de la vie nationale.

Et hier, le plus démagogue de tous était Alpha Condé lui-même en affirmant vouloir dire toute la vérité au peuple de Guinée alors qu’il excellait dans les contre-vérités. Allant de coq à l’âne, il a montré sa limite et son incompétence à diriger notre patrie.

Citant des vieilles phrases du chinois Mao, il continue sur sa lancée jusqu’à avouer deux choses graves sans s’en rendre compte.

  • Alpha Condé s’est opposé dans l’ignorance la plus totale à des systèmes qui

étaient en place et qui ont floué et spolié le peuple de Guinée à travers des méthodes peu catholiques. Il a donc montré son obsession du pouvoir  dans l’ignorance la plus totale de ceux là qu’il dit avoir combattus.

  • Alpha a avoué implicitement, sans le savoir peut-être, que tout son espoir était

d’institutionnaliser en Guinée une ‘’famicratie’’. N’est-ce pas la preuve éloquente de la

nomination de son fils  à la présidence comme conseiller, un moyen de piller le pays sans le moindre souci. Je le cite :

« J’ai le malheur de ne pas connaître les cadres guinéens, c’est mon frère qui connaissait les cadres guinéens, il était là, il vivait avec eux ; mon malheur, c’est qu’il est mort quatre jours après mon investiture, sinon la moitié des membres du gouvernement n’aurait pas été membre du gouvernement, parce que lui, il les connaissait, il savait qui était qui ».

Ceci dit, une question se pose : du moment où Alpha ne connait rien en Economie, rien de l’administration guinéenne et ignore le droit guinéen en foulant au sol les textes de lois de la république quand ça le tente, en quoi excelle-t-il si ce n’est dans la démagogie et le mensonge sans oublier la tricherie qui l’a conduit au pouvoir ?

L’heure est maintenant à la sanction contre cet ignorant et incohérent qui nous trône dessus.

Pour terminer, je voudrais rappeler à l’armée, qu’à l’image de Louis M’Bemba Soumah qui a osé dire la vérité en tant que Guinéen, qu’elle essaie à son tour de se montrer républicaine en nous débarrassant des donzos qui souillent les forces de l’ordre et de défense et hypothèquent la sécurité des enfants de la république. (…)

Bravo à Louis M’Bemba qui doit déjà savoir qu’avec Alpha il vient d’engager un combat d’autant plus que ce dernier ne s’est même pas fait prier pour rétorquer dans la foulée avec un discours pompeux qui était tout sauf véridique.

Bonne fête de travail à tous les travailleurs honnêtes de Guinée, d’Afrique et du monde.

Boubacar 1 Barry

Analyste de questions de Stratégies de Com/Chargé d’études de marché

Citoyen Guinéen pour une Guinée-Nation

 

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