Censure

Poursuivi pour « vol aggravé », le Col. Mamadou Alpha Barry était à la barre ce mercredi à Conakry

L’ancien porte-parole de la gendarmerie, Col Mamadou Alpha Barry, était ce mercredi 14 octobre devant le tribunal militaire de de Conakry.

Poursuivi pour «vol aggravé», cet officier emprisonné depuis plusieurs mois, s’est présenté ce matin vêtu d’un maillot de basket et d’une culotte. Il s’est gaillardement exprimé face au juge de l’audience correctionnelle.

À la question du juge de savoir s’il sait pourquoi il est devant la cour ? Le Colonel, Mamadou Alpha Barry, a de prime abord reconnu être devant le tribunal pour un «problème d’argent» qui l’oppose à un commerçant du nom d’Ibrahima Diallo, qu’il désigne comme étant «son oncle». Mais ne reconnaît pas le fait de «vol aggravé».

Pour relater les faits, il a dit avoir intervenu le 25 février, à la veille d’une manifestation du FNDC, au bénéfice de son «oncle» qui a été interpellé par les services de la gendarmerie de Dixinn, après une «filature». Cette unité dont il est le responsable des opérations a accusé Ibrahima Diallo de «financer le FNDC».

«Je leur ai certifié que c’était mon oncle, personne ne va lui soutirer l’intégralité de son argent. J’ai dit aux collègues, qu’il ne peut pas faire ce qu’on lui reproche», a-t-il rappelé.

Il a informé que son intervention, c’était pour éviter que son oncle ne perde complètement son argent et soit envoyé à la maison centrale. Parce que c’était une habitude pour cette unité de prendre de l’argent avec les commerçants.

Avant de faire savoir que son oncle « était sur le point de perdre son argent. Moi j’ai sauvé cet argent-là, parce qu’eux ils voulaient le prendre (…) Il dit que son argent manque. Il m’a dit qu’il a plus de 2 milliards 500 millions. Dans la somme, il me doit 10%, il le sait».

Par ailleurs, il a reconnu avoir pris l’intégralité de la somme de 2 milliards 500 millions de la voiture de son oncle. Et de l’avoir gardé 48h, pendant que ce dernier était transféré dans une autre unité à Matam. Selon lui, son oncle était au courant du prélèvement des 10%, qu’il a expliqué par le fait que : « les gendarmes et les commerçants le savent. Quand tu aides un commerçant ou un particulier à recouvrer son argent, il vous donne 10%.»

À la question du ministère public de savoir s’il y’a une base légale qui lui permet de prendre les 10%? Il a rétorqué n’avoir aucune base légale. Et a rectifié que son oncle a signalé la perte de « 165 millions de francs guinéens» de la somme initiale.

Il a reconnu avoir pris «9000 dollars», en guise des 10%, qui devraient si ce n’était pas son oncle s’élever à «250 millions».

«L’argent a été compté avec l’huissier et l’avocat. Mais aussi avec le commandant de région qui a procédé au recomptage de l’argent. Quand on lui (son oncle) a rendu compte, il dit que son argent manque. Moi j’étais déjà à la maison. On m’a appelé au téléphone que je suis sous mandat de dépôt», a-t-il relaté.

Se défendant toujours, il a signalé que lorsque la perte de la somme a été signalée à la gendarmerie, sa promotion a voulu payer la totalité de l’argent. Ce qui a été refusé par les agents. Il estime également avoir donné «les papiers de sa maison et payé 50 millions».

Pour lui, sa sortie dans l’émission des Grandes gueules de la radio Espace est l’une des raisons de son emprisonnement.

Il a espéré que : «ces gens qui voulaient le voir en prison, sont contents.»

Après Colonel Barry, la juge a appelé Ibrahima Diallo à la barre. Mais ce dernier ne comprenant pas français avait besoin d’un traducteur. La partie civile et le ministère public ont demandé un renvoi pour trouver un traducteur assermenté.

En réponse à la demande du ministère public et de la partie civile du renvoi du procès, pour rechercher un traducteur assermenté, pour l’intervention du plaignant, Ibrahima Diallo ; Me Salifou Beavogui de la défense de l’accusé a demandé une demande de mise en liberté provisoire pour son client.

Une demande jugée inopportune par le ministère public, qui a estimé que la partie civile n’a pas encore été entendue.

Enfin, Le juge a renvoyé la poursuite des débats au 28 octobre prochain et rejeté la demande de mise en liberté provisoire du Col Mamadou Alpha Barry.

Abdou Lory Sylla pour guinee7.com

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