Censure

Procès du 28 septembre 2009: ‘‘Begré, le commandant, torturait au camp Koundara’’, reconnait un ancien du camp

Paul Mansa Guilavogui a comparu devant le tribunal de première instance de Dixinn délocalisé dans l’enceinte de la Cour d’appel de Conakry. Il fait face à ce tribunal dans l’affaire des événements du 28 septembre 2009 où selon les Nations Unies, plus de 150 personnes ont été tuées, plusieurs femmes violées, des personnes portées disparues et plusieurs arrestations opérées.  Il est poursuivi pour « faits de tortures commis au camp Koundara ».

Dans sa déposition, Paul Mansa Guilavogui est longuement revenu sur son arrestation après que Toumba a tiré sur Dadis et avant d’être radié de l’armée alors qu’il était Adjudant. Ensuite il a expliqué comment il a été arrêté en 2015 et envoyé à la Maison centrale. Il affirme avoir été auditionné sans avocat.

Il a fallu attendre que le tribunal commence à poser ses questions au prévenu pour qu’il évoque les événements du 28 septembre 2009.

« Si je dis que je vais parler des événements du 28 septembre c’est que je mens. Je ne connais rien dans ça. (…), si je connais quelque chose du 28 septembre, qu’on élève mes enfants derrière moi », a expliqué Paul Mansa Guilavogui tout en soutenant par la suite que pendant les événements du 28 septembre, il était à Kankan pour prendre sa solde.

Nous vous proposons ci-dessous un extrait des questions réponses entre le juge Ibrahima Sory 2 Tounkara et le prévenu Paul Mansa Guilavogui.

Le juge : Après les événements du 28 septembre, est-ce que des gens n’ont pas été envoyés au Camp Koundara ?

Paul Mansa Guilavogui : Je n’ai pas dit qu’ils n’ont pas envoyé des gens au Camp Koundara. Si je dis qu’ils n’ont envoyé des gens, je ne suis pas Guinéen, ils ont envoyé des gens au Camp. Mais qui était à Koundara ? Begré, il était commandant là-bas, nommé officiellement par le président de la République. (…), Begré, fait des choses là-bas, ce n’est pas de notre volonté mais qu’est-ce que je peux faire ? Il m’a enfermé un jour à cause d’un détenu.

Les personnes qui ont été envoyées au Camp, est-ce que ces personnes ont subi des sévices ?

Je ne vais pas mentir, Begré les a perfusés de tortures.

Est-ce que vous-même avez assisté ou participé à ces tortures ?

Non, moi je suis une sentinelle.

Est-ce que vous avez effectivement vu ces tortures ?

Non, je n’ai pas vu. Begré torturait les gens.

Comment vous avez su cela ?

Parce qu’ils ont envoyé les gens devant moi.

Qu’est-ce qu’il les a faits ?

Il les bastonnait.  Il a le caoutchouc, il tape sur les fesses et les fait rentrer dans les violons. Moi je ne donne pas d’ordre, je suis simple subordonné.

Bhoye Barry pour guinee7.com

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