Censure

Sommet États-Unis-Afrique, Épidémie de fièvre Ébola, secteur minier… Face à la presse, Alpha tente une offensive de charme

Le président Alpha Condé a tenté une offensive de charme en direction de ses compatriotes, lors d’une conférence de presse tenue ce lundi, en mettant l’accent sur les opportunités générées par son voyage à Washington, où il a pris part la semaine dernière au Sommet États-Unis-Afrique. Le président tenait ainsi à justifier sa participation à ce Sommet, après avoir essuyé des critiques de la part d’une partie de l’opinion, qui s’interrogeait sur la nécessité de ce déplacement, alors que le pays faisait face à une épidémie de fièvre hémorragique Ébola. Sans oublier la mort par bousculade d’une trentaine de jeunes au sortir d’un concert organisé sur une plage de Conakry, le lendemain de la célébration de l’Aïd-el-fitr.

Le voyage du chef de l’Etat pour le pays de l’Oncle Sam où il était parmi les présidents invités au premier Sommet USA-Afrique, avait fait grand bruit dans la cité. Ainsi l’opposition n’avait pas manqué de regretter que le président Alpha Condé ait ‘’abandonné’’ ses compatriotes à leur triste sort face à la résurgence de la fièvre hémorragique Ébola qui continue de faire des victimes dans le pays, pour prendre part à un Sommet où aucune rencontre bilatérale n’était en vue avec le locataire de la Maison blanche Barack Obama.   La question avait alimenté les débats dans les médias, et c’est sans doute  pour cette raison qu’une fois de retour au pays, Alpha Condé a convié la presse nationale et internationale à une conférence de presse axée essentiellement sur le compte rendu du Sommet de Washington.  Ce fut une première depuis son avènement aux affaires en décembre 2010. La presse guinéenne a dû attendre 4 ans donc  pour avoir face à elle le chef de l’Etat  en   conférence de presse. Jusque là Alpha Condé s’était contenté de la presse internationale pour passer ses messages, à travers notamment des interviewes.

Tout cela n’est plus que du passé, car Alpha Condé a promis dorénavant d’organiser des conférences de presse, ce de façon régulière. « Maintenant je vais parler. Je vais poser des questions aux jeunes de Bambeto-Cosa sur les raisons qui font que leur zone manque d’eau et d’électricité. Je ne voulais simplement pas parler pour parler », a martelé le chef de l’Etat. Il a affirmé que ‘’certains  masquent les réalités guinéennes, et que désormais il  allait lui, communiquer, afin de situer l’opinion sur le passé de son pays, surtout.’’

Parlant des audits, Alpha Condé a été très clair « Moi je n’ai pas fait d’audit, je dois lutter contre l’impunité. Il ya eu crime économique contre la Guinée durant les régimes précédents. On était enfermé dans un non sens  sous la deuxième république », a-t-il lancé. En disant qu’en Guinée ‘’on jette le bébé avec l’eau du bain’’.

Abordant le sujet relatif à son récent voyage aux États-Unis, Alpha  Condé dit avoir tenu à  prendre part au Sommet avec le président américain  pour trois motifs, à savoir  ‘’donner une bonne information sur la fièvre hémorragique Ébola,  rassurer les investisseurs et l’opinion internationale sur cette maladie, et préparer les investissements pour l’après  Ébola, surtout.’’ Il a brandi comme résultats engrangés à Washington les 200 millions de dollars us d’aide promis par la Banque mondiale aux pays touchés par l’épidémie. Le président de la république n’a pas manqué de dire que son gouvernement avait tenu à  opter pour  ‘’l’état d’urgence sanitaire’’, au lieu de confiner les populations chez elles, en restreignant leurs libertés de mouvement.  Comme l’ont fait les autres pays affectés par la maladie, notamment  le Liberia, la Sierra Leone et le Nigeria. Levant ainsi l’équivoque autour de cette recommandation faite par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) aux états où sévit le virus Ebola. On se souvient que la première réunion du Comité d’urgence convoquée par le Directeur général au titre du Règlement sanitaire international pour la flambée de maladie à virus Ebola en 2014 qui s’est tenue par téléconférence le mercredi 6 août 2014 a invité chaque  chef d’État à déclarer l’état d’urgence au niveau national. En ‘’s’adressant personnellement à la nation pour donner des informations sur la situation, et en indiquant  les mesures prises pour combattre la flambée et le rôle crucial des communautés pour parvenir à l’endiguer rapidement, selon la déclaration.

Pour finir Alpha Condé a insisté sur le fait que c’est l’avenir de la Guinée dans 40 ans qui était plutôt sa préoccupation, que de répondre aux attaques de son opposition, en prélude à la présidentielle de 2015.

Le Démocrate, partenaire de guinee7.com 

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