Censure

Une cinquantaine de cabanes de fortune prennent feu à Conakry

Ce sont une cinquantaine de cabanes de fortune qui ont pris feu ce mercredi 3 juin sur la corniche sud de Conakry (C/Matam). Cet endroit dénommé « Vietnam », d’après des autochtones serait occupé par des sierra-leonais de l’ethnie « téminè » qui ont pour principale activité la pêche.

Selon les témoignages, c’est aux environs de 10h-11h, que ces cabanes fabriquées de bois et de tôles, empaquetées jusqu’à la mer ont pris feu. Sur le terrain, les agents des forces de l’ordre avaient érigé une ceinture de sécurité pour empêcher tout vol de quelques affaires des sinistrés.

Les sapeurs-pompiers de la société TOPAZ et de la protection civile, étaient sur le terrain pour éteindre le feu qui a continué à persister sous les tôles jusqu’aux environs de 13h.

Victime de cet incendie, Fatoumata Bangoura affirme avoir tout perdu.  « Ce feu a commencé pendant que nous travaillions. Je faisais la lessive. La chambre qui était auprès de la mienne a pris feu. Nous avons entendu les gens dire au feu, au feu. Et rapidement, le feu a pris ma chambre et d’autres aussi. Moi je n’ai rien pu faire sortir. Mais pour l’instant, il n’y a pas de perte en vies humaines. Mais ce n’est pas la première fois qu’un incendie se déclare ici » a-t-elle fait savoir.

Commerçante dans ce coin de Conakry, Kadiatou Cissé, affirme avoir eu le même sort que la précédente. « J’ai vu le feu sortir d’une chambre qui est occupée par des menuisiers, qui fabriquent des pirogues. Ils n’étaient pas là. Ils travaillent à Boulbinet. Nous avons vu de la fumée. C’était aux environs de 10h 30 à 11h. Moi qui parle comme ça, j’ai sept chambres, dans lesquelles logent des pêcheurs, qui sont même allés pêcher. J’avais mes congélateurs, parce que je vends aussi de la nourriture, comme de l’attiéké, du couscous. Mais je n’ai rien pu faire sortir. J’ai tout perdu » a dit cette trentenaire.

Concernant les origines de l’incendie, cette autochtone trouve les raisons ailleurs. Mabinty Bangoura qui nous a signalé que l’endroit s’appelait « Mbadia » avant d’être dénommé « Viêtnam » est devenu un lieu de débauche. Alors qu’il était prévu pour abriter un cimetière.

« Je suis un enfant d’ici. Ceci est la concession de mon père. Mais ce n’est pas la première fois. Il y a eu une première, qui nous a aussi causé des dommages, parce que là ou leurs cabanes sont construites c’est derrière chez nous. Mais on a aménagé. On leur (les léonais NDLR) a dit de ne pas construire ici qu’il y a des diables ici. Mais ils construisent, ils fument, boivent, se droguent et font de la prostitution. Ils ont foutu notre concession en l’air. » a-t-elle déclaré en langue soussou. 

Avant de lancer une alerte auprès des autorités : « L’Etat n’a qu’à nous aider à enlever ces gens-là ici. Sinon, il y aura toujours des problèmes. Cette fois-ci aussi, nous avons eu des dommages. On a plus envie qu’ils construisent ici. Nous avons des tombes ici. Ce sont les téminè (ethnie originaire de la sierra Leone NDLR) qui font ce genre de choses. »

D’après certaines informations que nous avons eues sur place, ces pêcheurs seraient venus à cet endroit après leur déguerpissement au débarcadère de Boubinet, à Kaloum.

Au moment où nous quittions les lieux, malgré la présence de la police et des bérets rouges, des tensions ont éclaté entre les autochtones et les téminè. Les jeunes téminè avaient commencé à lancer des pierre contre les occupants des lieux.

Abdou Lory Sylla pour guinee7.com

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