Censure

Une décision de la Banque centrale qui risque de coûter un prix fou à la population

Dans un communiqué rendu public la semaine dernière la Banque Centrale de la République de Guinée rappelle que la date limite de clôture de l’opération de retrait de la circulation des anciennes séries (1985, 1998, 2006, 2010 et 2012) de la coupure de 5.000 GNF, ‘‘reste maintenue au 31 décembre 2016’’.

Le communiqué précise que ‘‘passé ce délai, les anciens billets perdront leur pouvoir libératoire et n’auront plus cours légal sur toute l’étendue du territoire national’’.

‘‘A cet effet, la Banque Centrale invite les agents économiques détenteurs d’encaisses en ces coupures, de bien vouloir procéder auprès des guichets bancaires et de microfinances, à leur échange contre d’autres coupures non concernées par l’opération de retrait de circulation’’, conseille le communiqué.

Le problème : A deux mois  de la date butoir de l’opération de retrait de la circulation de ces anciennes coupures, les banques primaires continuent de les payer aux clients. Nous avons constaté cet état de fait dans deux banques différentes, vendredi 28 octobre et lundi 31 octobre.

Est-il normal que les banques continuent de payer ces séries de 5000 GNF à deux mois de la date butoir ? Si non, quelles en sont les conséquences pour la population?

Nous avons posé cette question à un éminent économiste. Qui répond : ‘‘C’est très anormal cet état de fait. En politique monétaire, cela s’appelle de l’incohérence temporelle. L’impact de cela, c’est la destruction psychologique, la conscience que les agents économiques perdent ont en la monnaie domestique.’’

Ces billets ont été payés dans une banque de la place, lundi 31 octobre
Ces billets ont été payés dans une banque de la place, lundi 31 octobre

Il ajoute que dans le cas précis, ‘‘il y a deux contradictions. Premièrement, le fait pour les banques de se débarrasser des anciennes coupures qu’elles détiennent en supposant qu’elles ne seront pas capables de les échanger entièrement à la Banque Centrale ; la deuxième, des agents économiques qui courent le risque lié au stockage  d’une importante quantité de monnaie qui doit être reversée dans les caisses de la Banque Centrale dans un délai très court’’.

Qu’auraient dû faire les autorités monétaires ? ‘‘On devrait au niveau des banques, interdire le payement par ces coupures pour ne pas que le stock grandisse dans les mains des pauvres citoyens. On devrait en plus dès maintenant, faciliter le reversement, les conditions de retour de ces billets à la Banque Centrale’’, répond-il.

Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com

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