Censure

Zenab Nabaya : « Bory banna*» ?

Le « Nabayagate » n’est pas une affaire politique. Ceux qui tiennent mordicus à faire « disculper » la ministre de l’Enseignement technique par les propos que le chef de l’Etat aurait tenu lors d’un conseil des ministres –endroit, on ne peut plus, inapproprié-, veulent juste noyer le poisson.

Le président fut-il le « premier magistrat » de Guinée, n’a pas le pouvoir de rendre le jugement dans une affaire déjà confiée à Dame Thémis. Son rôle républicain, en tant que président du conseil supérieur de la magistrature -et donc premier magistrat du pays- est plutôt de faire respecter la loi et non pas de se mettre au travers de la justice !

Si Alpha Condé, qui promet de « gouverner autrement », accepte de donner un traitement politique à une affaire juridique, et qui, par ailleurs, indigne l’opinion, il prendrait un gros risque pour des personnalités qui en valent vraiment la peine?

Cette parenthèse fermée, rappelons que le procureur, lors de la comparution des journalistes trainés en justice par ZenabNabaya, et contre lesquels il n’a retenu aucune charge, a dénoncé la « fuite en avant » de la ministre ; elle qui n’a pas attendu les résultats de l’enquête ouverte par le parquet pour intenter un procès en diffamation contre les journalistes.

« En droit, la fuite en avant ne marche pas », a martelé le procureur. Qu’est-ce qui fait donc courir Zenab Dramé, et avant elle, son avocat qui, furtivement, avait organisé une conférence de presse pour ne rien dire devant des journalistes triés sur le volet ?

La mauvaise nouvelle est sans doute l’annonce faite par le procureur : « nous avions ouvert une enquête contre X. Nous savons maintenant que X, c’est madame Zenab Nabaya Dramé. »

A cette étape des enquêtes, personne, mieux que le procureur, ne peut donner le clap de fin.

*Fin de la fuite

Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com

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