Censure

M. Saliou Samb de la presse, dans son droit de réponse défend une chose et son contraire

Aimer  la chose et son contraire ou  défendre la chose et son contraire ou encore dire une chose et faire son contraire est la conduite de ceux qui voient  la vérité et refusent de l’admettre pour des raisons qui leurs sont propres.

Saliou, je vous ai lu avec la plus grande attention. J’avoue très honnêtement  que du début de votre contre attaque à la fin, j’étais partagé  dans la compréhension d’une logique et son contraire. De vos mots, vous cherchez à développer  la problématique : « celui du rôle et de la place du journaliste dans une démocratie en construction. Sans que ce ne soit l’objet recherché par ma critique, vous avez aussi posé une autre problématique : celle de la place et du rôle du ministre dans un pays comme la Guinée », que vous estimez être ma préoccupation.

Saliou, je souhaite si ça ne vous cause pas assez d’ennuis de relire attentivement mon article afin de pouvoir revenir sur la problématique de votre contre attaque pour ma gouverne et pour celle des lecteurs.

Monsieur Saliou, la problématique de mon article, ce  n’est  ni le rôle et la place du journaliste, ni encore moins le rôle et  la place des Ministres dans une démocratie en construction, non ! Mais la problématique de mon article se construit en une seule phrase : Les devoirs du 4ème pouvoir dans une démocratie en construction.

Si vous consentez avec moi qu’il aurait une légère  différence entre rôle et devoir d’un journaliste, alors acceptez de soustraire un petit moment de votre temps pour reprendre votre contre attaque afin de nous aider à mieux comprendre ce qui échappe à notre intelligence sur les devoirs du 4ème pouvoir. Car étant du corps, je suis persuadé qu’avec  un peu  d’effort ou de bonne foi, sans  langue de bois et de prise de position pour la corporation,  vous m’aiderez à mieux comprendre que n’importe qui les devoirs d’un journaliste. Car comme le disait Stefan Zweig « Pour pouvoir aider les autres, il faut avoir soi-même ce sentiment que les autres ont besoin de vous »  Oui cher ami, en tant que chercheur,  je sais qu’un problème posé ne peut être résolu en réfléchissant de la même manière qu’il a été posé, je souhaite alors que vous réfléchissez plus de deux fois avant de vous faire lire sur les devoirs d’un journaliste, car vous serez  lu entant que journaliste, donc un averti censé mesurer la portée de ce qu’il postera comme information.

Monsieur Saliou, notre jeune démocratie a besoin des articles abordant dans ce sens. Des articles pouvant prouver à certaines structures de presse que le journalisme doit observer incontestablement à certains devoirs et à certaines limites. Devoirs et limites  sans les quels le journaliste cessera d’être  journaliste dans la déontologie journalistique et  risquera de donner  raison à Otto Von Bismarck  qui pense «  qu’un journaliste est celui qui a perdu sa vocation »

Monsieur Saliou,  Vous et certaines catégories de personnes se posent  souvent la question sur mon origine, mon  domaine de recherche, et vont jusqu’à prendre le temps pour recenser les erreurs ou fautes élémentaires  de mes articles. Pour répondre à votre question, oui j’ai un problème avec les accords élémentaires et les fautes impardonnables. Cependant j’avoue très honnêtement que j’ai une interrogation aussi : Pourquoi tous ceux qui contre attaquent mes analyses, ne se rabattent que sur mon origine, ma provenance, sur les menaces et sur mes erreurs ?   Mes contre-attaquant   sont-ils en insuffisance d’argument ou ont-ils assez d’arguments qu’ils ne savent par où commencer et où finir?   ou cherchent-ils  à me détourner  de mon objectif ?

Pour votre gouverne cher ami, tous ceux qui parlent ou écrivent la langue de Molière, la langue de Tente, la langue de Saint Vas tin ou autres langues font et feront des fautes les plus élémentaires qu’on ne puisse l’imaginer. Même les savants les plus réputés, qui ont été qualifiés des plus brillants esprits scientifiques de tous les temps ont rencontré les mêmes problèmes. En effet, 100 cadres vous liront, 100 erreurs seront signalées. Demandez à certains cadres de l’administration guinéenne, ils vous diront combien de fois leur écrit  est retourné par jour pour correction par leur Chef hiérarchique directe. L’essentiel dans un écrit, c’est le fond et la morale qu’il véhicule et non les petites erreurs commises par omission, par erreur, par oubli, par méconnaissance ou par ignorance qu’il contient. L’écrit est tellement complexe, que chaque structure de médiat a un pool de rédaction et des conseillers  à la rédaction. Mais malgré tout ce dispositif rédactionnel, les autres  trouveront  toujours à dire et à redire sur chaque article publié par chaque médiat.

 

Prière de ne pas me tenir trop de rigueur cher ami, car je suis un être humain comme tous les autres. A chacun de mes articles, il y aura encore et encore des fautes ou erreurs d’écrit, acceptez plutôt le fond et la morale que l’article véhicule.  Car depuis les pythagoriciens, les penseurs de la trempe de Blaise Pascal, etc.…. il a été établi que la pertinence d’un  article réside dans  le fond et non dans les erreurs ou fautes grammaticales ou orthographiques. Mais qu’à cela ne tienne, entant que scientifique, j’accepte et accepterai qu’on me rappelle encore et encore mes erreurs ou mon ignorance car la science est un processus de rectification continue. Par ailleurs, comme c’est le seul moyen efficace pour les uns et les autres de se décharger sur mes articles, j’accepte volontiers de commettre encore et encore des erreurs, pour ne pas comme le disent les autres régner en maître absolu ou en analyste dictateur . Je souhaite les prochaines fois que mes articles soient contre attaqués  par des  analyses très pertinentes. Je ne souhaite pas que mes analyses imposent leur dictature, mais qu’elles rencontrent des foyers de résistance.

Cher ami, pour ce que je sais de ton métier après recherche : Le journaliste se doit d’être toujours un correspondant de paix – même en temps de guerre. Cela ne signifie pas dissimuler l’existence de conflits, mais les présenter de manière à faire réfléchir. Ainsi mise en forme, l’information contribue à identifier les racines du conflit pour tenter de les résoudre. Le correspondant de paix ne cherche pas le sensationnel, et ne mange pas au râtelier de la presse à sensation. Ses titres et ses textes et ses déclarations  vont dans le sens de la démocratie, de la tolérance, du pardon, de la valeur de la vie, de la dignité humaine et d’une certaine maturité dans l’approche des différences et des contradictions. Les médias sont garants d’un droit fondamental, le droit à l’information, qu’il convient d’exercer en toute liberté mais avec responsabilité. Le droit à l’information n’est pas l’apanage des autorités politiques. Il n’appartient pas non plus aux propriétaires des médias, pas plus qu’il n’est le monopole des journalistes. C’est la communauté qui est détentrice du droit d’information : elle a le droit d’informer comme d’être informée. Vous, journalistes, devez être au service de la démocratie, de la vérité, de la quête du bien commun pour le plus grand nombre. Liberté d’expression ne signifie pas liberté de dire et d’écrire tout ce qui nous passe par la tête, mais d’exprimer, avec responsabilité, ce qui peut contribuer au bien de nos communautés, voire de l’humanité.

Cher ami Saliou, entant que jeune journaliste intellectuel, non monnayable  j’espère, battez vous auprès de certains  groupes de jeunes journalistes  guinéens  pour  que la citation de Bernard Tapie, je cite : « Pourquoi acheter un journal quand on peut acheter un journaliste ? » ne se révèle  vraie en Guinée. Expliquez leur  aussi que le journalisme  ne doit pas être un métier qui consiste à expliquer aux autres  ce qu’on ne comprend pas soi-même ou une machine qui transforme les mots en armes. Enseignez-leur que le journaliste est la conscience morale de l’opinion publique et de la société civile. Le journaliste doit exposer des faits susceptibles d’aider le public à accéder à la vérité. Il contraint ainsi à la limite du verbe les autorités politiques à la transparence. Enseignez leur en insistant  que la raison d’être du journaliste est la quête de la vérité. Il est en droit de dénoncer mais doit disposer de preuves irréfutables : c’est ainsi, notamment, qu’il aide à construire ou à renforcer la démocratie.

Pour finir, je dis ceci : La presse étant le 4ème pouvoir, les hommes de presse doivent être le quatrième point cardinal de notre localisation géographique ou la quatrième roue d’une voiture sans laquelle la voiture ne roulera pas bien. Pour le cas spécifique guinéen, ils doivent être  la 4ème région naturelle guinéenne sans laquelle aucune région ne marchera. Comme pour dire qu’une république sans presse est une république stationnaire et qu’une presse négative ou corrompue pour une république est une république qui  marche en arrière.

Guillaume Hawing, Chercheur

 

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