Les billets de banque de cinq cent et de mille francs guinĂ©ens (500 et 1000 GNF) ont presque disparu du quotidien des citoyens. Ces billets de banques en circulation sont tellement usĂ©s quâon a de la peine Ă distinguer leurs couleurs, a constatĂ© lâAGP.
Cette situation engendre pas mal de polémiques entre transporteurs et passagers ou entre marchants et clients à longueur de journée.
Aux heures de pointes par exemple, des chauffeurs de taxi courtois nâhĂ©sitent pas Ă avertir en ces termes : ââJe nâai pas de monnaie heinââ. Ainsi, celui qui doit embarquer est averti pour ne pas exhiber Ă la descente un billet de cinq mille ou de dix mille, au risque de dĂ©clencher une dispute qui se termine souvent par des coups de poing.
Certains passagers trĂšs pressĂ©s pour rejoindre le service, font souvent leur malin en rassurant sur ce ton : ââOui moi jâai la monnaieââ. A lâarrivĂ©e, lâargument est tout autre. Câest le mĂȘme passager qui demande au chauffeur : ââTu nâas pas eu de monnaie ?ââ. PolĂ©miques ou bagarre, câest la suite de la scĂšne.
Dâautres se mettent Ă demander aux autres passagers de les aider Ă avoir les petites coupures appelĂ©es ââmonnaieââ, provoquant ainsi le retard de tout le monde, avant dâaboutir Ă une solution idoine.
Des chauffeurs sans scrupules cependant, nâhĂ©sitent pas Ă fuir avec le billet de 5.000 ou de 10.000 du passager dĂ©jĂ hors du vĂ©hicule.
Entre vendeurs et acheteurs, câest encore une autre facette. Lâacheteur prend la marchandise et offre la monnaie (la diffĂ©rence sur le prix), ou abandonne lâarticle dĂ©sirĂ©, faute de petites coupures, ou encore prend la marchandise en dĂ©cidant de revenir chercher sa monnaie aprĂšs.
Face Ă la crise il est mĂȘme nĂ© Ă Conakry un rĂ©seau de vendeurs de petites coupures fraichement sorties de banque (100, 500 et 1000). Et le bĂ©nĂ©fice sur chaque billet vendu est de lâordre de 100 francs ou 500. Par exemple, 50.000 en petites coupures de 1.000, sont achetĂ©s Ă 60.000 francs.
Alors, dâoĂč viennent ces billets revendus dans la rue par ce rĂ©seau?Â
On se rappelle, quâaprĂšs lâĂ©lection du Pr Alpha CondĂ© Ă la magistrature suprĂȘme du pays en fin 2010, quelques mois plus tard, des petites coupures de 100 et de 500 GNF avaient Ă©tĂ© mises en circulation par la Banque Centrale de la
RĂ©publique de GuinĂ©e (BCRG). Mais aujourdâhui, ces billets se font de plus en plus rares. Quelle solution ?
AGP