Lâopposition pose des prĂ©alables Ă toute participation au dialogue censĂ© taire les divergences entre elle et le pouvoir. Au moment oĂč nous allions sous presse, aucune rĂ©action nâavait encore fusĂ©e du cĂŽtĂ© du gouvernement dont le reprĂ©sentant, qui faisait office de prĂ©sident du cadre de dialogue, en lâoccurrence le ministre de la Justice Me Cheick Sako a Ă©tĂ© rĂ©cusĂ© par les opposants, qui lâaccusent de partialitĂ©.
Lâopposition rĂ©publicaine Ă©tait en conclave le lundi 26 juillet au quartier gĂ©nĂ©ral de lâUFDG. Au cours de cette rencontre, les opposants ont fait lâĂ©tat des lieux sur leur derniĂšre rencontre avec le ministre de lâAdministration du territoire et de la dĂ©centralisation, BourĂ©ma CondĂ©, qui a tournĂ© autour de leur participation au dialogue inter guinĂ©en. Cette plĂ©niĂšre a aussi planchĂ© sur les prĂ©paratifs de la marche prĂ©vue le 4 aoĂ»t prochain.
Selon son porte-parole, le vendredi (22 juillet, NDLR) lâopposition avait constituĂ© une dĂ©lĂ©gation qui est allĂ©e rencontrer le ministre de lâAdministration du territoire et de la dĂ©centralisation pour discuter de sa participation au dialogue politique. « Nous avons eu une sĂ©ance de travail avec le ministre de lâAdministration du territoire et de la dĂ©centralisation et ses collaborateurs, et nous avons rĂ©itĂ©rĂ© notre volontĂ© de toujours dĂ©nouer les crises par le dialogue. Nous avons dit donc nous sommes toujours rĂ©solument inscrits dans une dynamique de dialogue pour la rĂ©solution des crises et des conflits. Mais nous avons dit que cette fois-ci, nous ne voulons pas dâun dialogue pour un dialogue. Nous ne voulons pas dâun accord politique qui va ĂȘtre un accord politique de plus qui va sâajouter aux quatre accords politiques dĂ©jĂ existant, qui ont Ă©tĂ© soit signĂ© soit contestĂ© Ă la derniĂšre minute par le gouvernement. Nous voulons cette fois-ci dâun dialogue politique sĂ©rieux qui va aboutir Ă des accords qui seront effectivement appliquĂ©s», a expliquĂ© Aboubacar Sylla. Sur ce, lâopposition a posĂ© des conditions de sa participation au dialogue.
«Il est nĂ©cessaire quâon se mette dâaccord sur certaines questions. PremiĂšre question, câest lâengagement du personnel du prĂ©sident de la RĂ©publique en sa qualitĂ© de clĂ© de voĂ»te des
institutions et de garant de la constitution. Nous voulons quâil sâengage lui-mĂȘme Ă ce que les conclusions du dialogue Ă©ventuel qui pourrait se tenir soient effectivement appliquĂ©es, et par son gouvernement et par les autres institutions concernĂ©es. La deuxiĂšme des choses, nous avons dit il faut quâon se mette dâaccord sur le cadre de dialogue. Qui va ĂȘtre en face de qui ? Lâopposition a des problĂšmes Ă rĂ©soudre et la solution de ces problĂšmes câest au niveau du gouvernement. Donc nous avons dit que nous voulons dâun cadre de dialogue composĂ© comme suit : lâopposition dâune part, dâautre part le gouvernement et sa mouvance politique, câest-Ă -dire le RPG Arc-en-ciel, avec la participation Ă©videmment de la sociĂ©tĂ© civile et de la communautĂ© internationale. Nous avons parlĂ© aussi du prĂ©sidium. Nous avons dit que le prĂ©sidium qui Ă©tait prĂ©sidĂ© par Monsieur Cheik Sako ne nous convenait plus, nous lâavons donc rĂ©cusĂ© Ă la circonstance. Nous estimons quâil peut difficilement ĂȘtre juge et parti dans un dialogue entre lâopposition et le gouvernement. Donc nous avons dans ces conditions, nous allons essayer de nous mettre dâaccord autant que possible sur un prĂ©sident de sĂ©ance qui va ĂȘtre assistĂ© de deux mĂ©diateurs, un choisi par le gouvernement et sa mouvance politique, lâautre par lâopposition», a indiquĂ© le porte-parole de lâopposition.
Lors de cette rencontre les opposants ont réitéré leur détermination à marcher dans la capitale le 04 août prochain.
« Nous avons donc confirmĂ© la date du 04 aoĂ»t comme jour de la manifestation de notre marche pacifique Ă Conakry. Nous avons fait le point de lâĂ©tat de prĂ©paration, et nous avons donc pris toutes les dispositions nĂ©cessaires pour que cette marche se dĂ©roule de façon pacifique et pour que le maximum de GuinĂ©ens, y participe dans la mesure oĂč les motifs de cette manifestation interpelle tous les citoyens au-delĂ de leur obĂ©dience politique, de leur ethnie, de leur gĂ©nĂ©ration», a laissĂ©  entendre le porte-parole de lâopposition.
Dans les prochains jours lâopposition compte organiser une synergie au niveau des radios en guise de droit de rĂ©ponse à la synergie organisĂ©e par la mouvance prĂ©sidentielle. Car selon son porte-parole, lâopposition a Ă©tĂ© diffamĂ©e au cours de cette synergie. Cependant elle va saisir la Haute AutoritĂ© de Communication (HAC) pour obtenir ce droit de rĂ©ponse.
Ce bras de fer entre le pouvoir et lâopposition ressemble Ă bien des Ă©gards  à une foire dâempoigne.
                                             Amadou Sadjo Diallo