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Patrimoine historique / 126 rythmes, 126 danses, une quarantaine de masques… recensés par le CIP-Guinée en 2017

Ce vendredi 9 mars 2018, le Centre International de Percussions de Guinée (CIP-Guinée) a procédé à la présentation du résultat de l’inventaire du patrimoine des percussions guinéennes, qu’il a réalisé au cours de l’année 2017. Tenue au Centre Culturel Franco-Guinéen (CCFG), en présence du ministre de tutelle, Sanoussy Bantama Sow, cette cérémonie a été caractérisée par des expositions de photos, masques, instruments traditionnels des différentes régions du pays et la prestation de quelques groupes de percussions.

Prenant la parole, le directeur général du Centre International de Percussions de Guinée, Amine Touré, a expliqué : « Pendant trois mois, nous avons sillonné le pays, allés dans les villages les plus reculés auprès des communautés pour recueillir des informations sur nos différents rythmes, nos différentes danses, nos maques, les grands maitres percussionnistes ou danseurs… Tous ces éléments ont été collectés, traités et mis dans une base de données.

Selon lui, « aujourd’hui, nous avons dans la base de données, pour le moment, 126 rythmes, 126 danses, une quarantaine de masques, dont certains sont vraiment sacrés, 30 types d’instruments de percussion et plus de 350 groupes de percussions recensés. Ces informations sont traitées et sont aujourd’hui dans la base des données du Centre international des percussions ; et nous continuons à enrichir la base de données en traitant les informations recueillies sur le terrain ».

« On avait un objectif, c’était d’aller à la rencontre de nos communautés pour recueillir des informations sur ce patrimoine. Parce qu’aujourd’hui, notre pays est un pays de percussions ; ce sont des milliers d’élèves étrangers qui viennent dans ce pays auprès des maitres guinéens pour apprendre à danser, à jouer de nos instruments et nos rythmes. Mais malheureusement, jusque-là, on n’avait aucune information sur ces éléments de notre identité culturelle ; donc c’était le bon moment d’aller vers les communautés, recueillir les informations pour les stocker. Et si on ne le faisait pas, plus tard on allait demander, comme on le fait toujours d’ailleurs, aux Blancs, c’est quoi le Yankadi et autres » a-t-il ajouté.

De son côté, le ministre de la Culture et du Patrimoine historique, Sanoussy Bantama Sow, a apprécié ce travail à sa juste valeur, avant d’annoncer que tous les cadres de son département et les hommes de culture se donneront les mains pour organiser cette année la journée nationale de la culture, afin d’engager toutes les autorités à accompagner la culture guinéenne.

Cependant, il estime que le travail de conservation sera accompagné par un programme de promotion et de valorisation. « Cela, pour permettre de vérifier les percussions traditionnelles, grâce à la consolidation des acquis et la construction d’un avenir capable de libérer de nouvelles forces créatrices et des démarches artistiques plus contemporaines. Il permettra également de jeter les bases d’éventuelles études générales ou spécialisées sur les percussions guinéennes ».

Pour Bantama Sow, « les percussions constituent pour la Guinée et les Guinéens, un pôle d’excellence, un atout majeur qui permet au pays de rivaliser et s’affirmer dans le concert des nations. La promotion et la valorisation de ce patrimoine permettront la création, grâce à l’important flux de percussionnistes étrangers, un potentiel économique important en emploi, de revenus et d’impact sur le tourisme culturel et développement de l’artisanat lié aux percussions ».

À noter que le Centre International de Percussions de Guinée compte aller vers les écoles et les universités, pour présenter ces résultats, afin que les jeunes soient informés de l’existence de ces éléments.

Mohamed Kaba Soumah pour Guinee7.com     

 

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