Censure

Les femmes du FNDC et du PEDN coalisent contre l’idée d’un « troisième mandat »

C’est sur un fond sonore des chansons « Tourou-tourou » de la musicienne Maimouna Seck et « Daddy mou pèppou kolon » de l’artiste Bouba Mèngué, que les femmes du Parti de l’Espoir pour le Développement National (PEDN), recevant la visite de leurs consoeurs du Front national de la défense de la constitution (FNDC), ce mercredi 24 juillet, au siège dudit parti à Conakry, ont tenu une réunion pour, disent-elles, « sensibiliser les femmes contre l’idée d’un troisième mandat voulu par le pouvoir en place ».

Présidente de cette frange féminine du FNDC, Mme Bah Maimouna Diallo, à l’entame de son propos, a fait savoir que : « Nous avons compris que les femmes du PEDN sont prêtes pour le combat. Il faut que vous compreniez que cette lutte que les femmes du FNDC ont engagée, c’est une lutte nationale ; une lutte de toutes les femmes citoyennes de ce pays. Parce que c’est pour la liberté et la démocratie dans notre pays. Nous savons très bien que quand il y a des conflits dans un pays, les premières victimes se sont les femmes. Les premières victimes de la mauvaise gouvernance de ce pouvoir, ce sont les femmes. C’est nous qui souffrons. Nous ne voulons pas un changement de constitution, nous ne voulons pas le tripatouillage de notre constitution, et nous savons que le pouvoir est déterminé aujourd’hui à changer cette constitution, pour donner un troisième mandat à M. Alpha Condé. Amoulanfé ! »

Elle a poursuivi plus loin, sur le même sujet, en faisant ressortir que : « Ce pouvoir d’Alpha Condé, depuis dix ans, nous femmes, nous souffrons. Nos enfants n’ont pas de travail. On est tués par les ordures. Nous sommes fatiguées de cette mauvaise gouvernance. Notre pays est riche, nous avons tout ce qu’il faut pour que le Guinéen soit heureux. Aujourd’hui, nous sommes derniers dans tous les domaines. Deux mandats, ça suffit pour la gouvernance d’Alpha Condé. Il n’y a pas de courant, pas de routes, pas d’eau… »

« C’est des histoires, quand ils disent que c’est une nécessité, c’est faux ! Il n’y a aucune urgence de changement de constitution. C’est que la constitution actuelle ne permet pas un troisième mandat. On peut réviser la constitution, ce n’est pas interdit. S’il y a des amendements, on peut le faire à travers une révision, mais pas un changement de constitution. Le seul objectif de ce changement de constitution, c’est de donner un troisième mandat à Alpha Condé. Il doit y avoir l’alternance. On ne dit jamais chez nous, c’est lui l’ancien président. Alpha a eu la chance de donner ce cadeau aux Guinéens, s’il ne veut pas le faire, il partira par la petite porte. Nous les femmes, on ne se laissera pas faire, on va jouer le rôle que nos aînées ont joué dans le changement que notre pays a connu depuis les indépendances. Nous allons défendre la constitution, nous allons défendre la démocratie, parce que nous sommes guinéennes. On dit que ce que femme veut, Dieu le veut. Alors levons-nous, battons-nous, pour défendre la constitution, pour qu’il y ait l’alternance enfin dans le pays », a-t-elle fait savoir enfin.

Se plaçant dans le même cadre que sa consœur, Mme Hadja Sarangbè Condé, présidente du comité national des femmes du PEDN, a renouvelé, au nom des femmes du parti, tout leur soutien pour leur combat commun : « Les mots me manquent ici, pour exprimer notre joie d’avoir parmi nous, ce soir, pour nous passer des messages qui iront droit dans nos cœurs. Nous vous remercions pour cette marque de confiance, nous vous remercions pour votre grande disponibilité. Au nom des femmes de ce grand parti, nous sommes à votre disposition et nous vous disons, ici vous est chez vous, la porte vous est grandement ouverte ».

Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com

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