Censure

A la barre, Badra Koné soutient que ‘‘l’uniforme militaire’’ est en ‘‘vente libre’’ au marché Madina

Le deuxième vice maire de la commune de Matam, et secrétaire national de la Jeunesse de l’UFR, Aliou Badra Cheikna Koné, et ses Co prévenus étaient ce lundi au tribunal de première instance de Mafanco, pour entre autres des faits de ‘‘participation délictueuse à un attroupement’’.

Arrêté à son domicile dimanche dernier, Badra Koné, à qui on reproche des faits de ‘‘participation délictueuse à un attroupement, usurpation de titre, fonction, signes et emblèmes, entrave à la libre de circulation sur la voie publique et outrage au chef de l’État, a été présenté au tribunal pour l’ouverture des débats, réquisitions et plaidoiries’’.

Lors des débats, Badra Koné répondant aux questions de la présidente du tribunal, Djenabou Donghol Diallo, a plaidé non coupable des accusations qui lui sont reprochées.

Revenant sur le film de son arrestation, qui selon lui se serait déroulé à son domicile, le dimanche 13 octobre, veille de la manifestation appelée par le FNDC, dont il est lui-même membre.

Il pense qu’il n’a pas commis de délit en portant ‘‘l’uniforme militaire’’ parce que c’est en ‘‘vente libre’’ au marché Madina. Une affirmation soutenue par ses avocats. Il déclare aussi qu’étant responsable administratif de la commune de Matam, il aurait pu répondre à un simple coup de file de la part des autorités judiciaires, qui ont préféré faire une ‘‘descente musclée’’ à son domicile pour l’arrêter.

À leurs tours, ses co prévenus, Abdoulaye Bangoura et Aboubacar Sylla, ont à tour de rôle plaidé non coupable et fait le récit de leurs arrestations.

Aboubacar Sylla a soutenu à la barre qu’on ‘‘m’a arrêté dans ma cour’’ lors de l’arrestation de Badra Koné ; alors que Abdoulaye Bangoura lui, dit qu’il a été arrêté chez Badra Koné, lors d’une ‘‘visite de courtoisie habituelle’’.

Voulant prouver le caractère de flagrant délit, le procureur en charge du dossier a pour la ‘‘manifestation de la vérité’’ voulu projeter une vidéo, selon lui qui montrerait le prévenu dans les faits qui lui sont reprochés. Chose que les avocats de la défense ont rejetée, en argumentant, douter de la fiabilité de la vidéo qui était sur l’ordinateur personnel du procureur et qui n’avait été au préalable versé au dossier et communiqué à la défense.

Malgré leur tentative, la présidente a fini par visionner la vidéo en question.

Pour les réquisitions, le procureur, Ibrahima Sory Touré a sollicité que les prévenus soient retenus dans les liens de la culpabilité, et a réclamé pour la répression ‘‘5 ans d’emprisonnement ferme et 2 millions de francs guinéens d’amende’’ pour Badra Koné et ‘‘6 mois d’emprisonnement ferme et 1 million de francs guinéens d’amende’’ pour chacun des deux autres.

Les avocats de la défense, notamment, Mohamed Traoré, Antoine Pépé Lamah, Salifou Beavogui, ont lors de leurs plaidoiries, invité la présidente du tribunal à libérer leurs clients pour ‘‘délits non constitués’’.

C’est à la suite de ces réquisitions que la présidente du tribunal à renvoyer pour ce mardi le délibéré de l’affaire.

Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com

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