Censure

Boxe / Mamoudou Axcel Keita se confie à Ndimba radio : « je veux faire mon dernier combat en Guinée… »

Fraîchement sacré champion intercontinental en boxe thaïlandaise face au français Steve Magniez à Bruxelles, le guinéen Mamoudou Axcel Keita, a accepté de se prêter aux questions de Ndimba radio (100.1) pour évoquer sa consécration mais aussi ses projets futurs.

Ndimba radio. Le samedi 17 décembre 2022, vous avez défendu votre titre de champion international Iska à Bruxelles contre le français Steve Magniez. Dites nous, quelle a été la clef de ce succès ?

Mamoudou Axcel Keita. C’est très facile de dire la clé du succès en fait, il n’y a pas que moi en Guinée quand on est né Guinéen, on est né combattant, qu’il s’agisse d’un boxeur ou dans la vie réelle.

Votre passion pour ce sport est partie d’où ?

j’étais un immigré en Europe, j’étais dans une famille d’accueil où j’étais le seul noir du village, chaque matin en allant à l’école, il y avait un groupe qui attendait au retour aussi, et donc ma famille d’accueil m’a envoyé dans une salle pour m’entraîner. Sur place ils ont détecté un talent. L’histoire vient de là, sinon à la base, rien n’est agressif sur moi ou brutal ou quoi que ce soit, suis pas violent.

Vous bénéficiez de l’accompagnement du ministère des sports ?

Le lien c’est pas mal. Ils (les cadres du ministère) savent que je suis actif depuis sept (7) ans, je me suis présenté pour la première fois en Guinée dans le cadre de mes activités, je leur ai dit ce que je fais. À chaque fois quand je gagne un trophée je paie mon billet, mon logement, bref tout ce qui rentre dans mon séjour et je viens présenter la ceinture. Ils ont fait des publications avant mon combat et j’ai été félicité par le ministre des sports aussi, donc j’ai de bons contacts avec eux.

Comment percevez-vous la discipline de la boxe en Guinée ?

En Guinée, tout le monde veut faire quelque chose. Tout le monde sait faire quelque chose mais en vrai, il y a peu de personnes qui savent faire. Mais c’est dû à beaucoup d’autres facteurs, parce que chacun veut s’accaparer de tout pour le nom ou pour l’argent. Mais la boxe, depuis que le ministre est venu, je pense qu’il y a beaucoup de progrès au niveau de cette discipline, même s’il y a du vrai boulot à faire au niveau de la boxe thaï. Il y a une fédération qui est créée mais on a besoin de beaucoup de structures au niveau de la Fédération de boxe thaï. Il faut vraiment un professionnel en la matière, les gens comme moi ou le ministre lui-même, personne n’a de secret pour nous au niveau de la boxe. Ce qui empoisonne le sport guinéen, c’est parce que ça se forme par clan. Certains travaillent contre, d’autres travaillent pour et d’autres encore travaillent pour d’autres objectifs. C’est cela qui empoisonne le sport guinéen en général, et personne n’ose le dire, mais c’est ça qui est la vérité. C’est malheureux sinon on a des grands sportifs en Guinée. Du talent, il n’en manque pas, moi, partout au monde où je vais dans mes interviews, je dis qu’en Guinée, à chaque centimètre, on peut trouver un champion du monde, il suffit seulement de le découvrir, tu lui donnes les atouts et puis dans quelques années tu as un champion, en football c’est ça, en boxe, au basketball …

En termes de perspectives, qu’est-ce que vous visez désormais ?

Depuis sept (7) ans j’ai voulu faire mon dernier combat en Guinée, vous savez, le sport ça ne réagit pas tu vois même quand je veux pas arrêter, mais mon corps n’en veut plus. Vous savez, la boxe n’est pas un football ou les autres sports collectifs, quand vous êtes fatigué, l’autre vous remplace. Il ne s’agit pas seulement de donner, on reçoit aussi des coups. J’ai 38 ans pour un boxeur, c’est vraiment vieux, je suis senior. Donc il y a eu des promesses qui n’ont pas été tenues par beaucoup de cadres Guinéens, et par des gouvernements précédents. Mais la seule personne qui est en train de m’aider depuis là c’est mon parrain Baidy Aribot. Et Depuis l’arrivée du nouveau gouvernement aussi je suis en train de voir avec eux s’il y a possibilité de réaliser mon rêve, au cas contraire, ben voilà, le destin n’a pas voulu, c’est ça.

Entretien réalisé par Thierno Abdoul Barry pour guinee7.com

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