Censure

7-à-dire…Le roi est nu et son entourage nul (Par Topsy)

« Ce n’est pas sa faute, c’est son entourage qui n’est pas bon ».

Il n’est pas rare d’entendre ce genre d’excuses de la part de gens qui cherchent à trouver une absolution pour ceux qui tiennent –  mal – les rênes de nos pays, et qui sont par conséquent responsables en grande partie de la détresse dans laquelle vivent leurs populations.

C’est vrai que dans la plupart des cas, en Afrique et même ailleurs, les béni-ouï-oui qui gravitent autour du chef ne susurrent à ses oreilles que ce qu’il veut entendre. Pour ne pas prendre le risque de contrarier son « excellence le libérateur, le bâtisseur, le don de Dieu », et perdre du coup le prestige et les avantages liés à leur proximité.

Après tout, n’est-ce pas lui qui les a choisis parmi tant de sujets ou de citoyens ? S’il avait voulu avoir autour de lui des conseillers et des ministres plus critiques, plus avisés, n’aurait-il pas fait venir de nouvelles têtes ?

Belle ambiance ! Il serait peut-être opportun de préciser, entre parenthèses, que ce mot a pour synonymes « climat, atmosphère, environnement, contexte, etc. ». Et qu’il ne se rapporte pas forcément à la fête, à la joie, à des activités ludiques et autres. Même au milieu d’un cimetière à 4h du matin il y a bel et bien une ambiance !

En (re)parlant du jeu de dupes entre le chef et ses courtisans, on pense à une œuvre qui est à l’origine de l’expression « le roi est nu ».

Il s’agit d’un conte danois intitulé « Les Habits neufs de l’empereur » écrit par Hans Christian Andersen.

Dans cette histoire, des escrocs proposent à un puissant monarque de lui confectionner des habits magiques, que seuls les gens intelligents, loyaux et compétents pourront voir.

L’empereur se dit que cet habit serait exceptionnel et qu’il pourrait ainsi repérer dans son entourage les personnes intelligentes, compétentes et loyales.

Les deux charlatans se mirent alors au « travail ».

Quelques jours plus tard, lorsque l’empereur, curieux, vint voir où en était le tissage de ce fameux tissu, il ne vit rien car il n’y avait rien. Troublé, il décida de n’en parler à qui que ce soit, car personne ne voudrait d’un empereur sot.

Il envoya plusieurs ministres inspecter l’avancement des travaux. Ils ne virent pas plus que le souverain, mais n’osèrent pas non plus l’avouer, de peur de paraître imbéciles et incompétents.

Tout l’empire parlait de cette étoffe extraordinaire.

Le jour où les deux escrocs décidèrent que l’habit était achevé, ils aidèrent l’empereur à l’enfiler.

Ainsi « vêtu » et accompagné de ses ministres, le souverain se présenta à son peuple qui, lui aussi, prétendit voir et admirer ses beaux vêtements.

Seul un petit garçon osa dire la vérité en s’exclamant : « Mais, le roi est nu ! » !

C’est ainsi que l’expression est née, pour signifier qu’une personne en position de pouvoir peut être aveuglée par son orgueil et sa vanité, tout comme le roi dans le conte.

Aujourd’hui, cette expression peut également être utilisée pour décrire une situation où tout le monde est conscient d’un problème évident, mais personne n’ose en parler.

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